Georges Rouault

Rouault, Georges; Wehrli, René

Georges Rouault

Bibliographic data

Monograph

Title:: Georges Rouault

Sub title:: Ausstellung April bis Juni 1948

Artist:: Rouault, Georges

Extent:: 56 Seiten, XXIV Tafeln

Collection:: Kunsthaus Zürich

Document type:: Monograph

Shelfmark:: a3/Z 80:19480410

Persistent identifier:: 44296

Statement of responsibility:: Kunsthaus Zürich ; ausführliches Verzeichnis der ausgestellten Werke von R. Wehrli ; Nachwort mit Literaturverzeichnis von W. Wartmann

Artist:: Rouault, Georges

Contributor:: Wehrli, René

Corporation:: Kunsthaus Zürich

Corporate organizer:: Kunsthaus Zürich

Issuing body:: Kunsthaus Zürich

Place of publication:: [Zürich]; Zürich

Publisher:: [Kunsthaus Zürich]

Year of publication:: [1948]

Edition:: [Electronic ed.]

Dimensions:: 21 cm

Language:: German

Personal subject:: Rouault, Georges

Statement of responsibility:: Kunsthaus Zürich ; ausführliches Verzeichnis der ausgestellten Werke von R. Wehrli ; Nachwort mit Literaturverzeichnis von W. Wartmann

Preface

Collection:: Kunsthaus Zürich

Document type:: Monograph

Structure type:: Preface

Author:: Morel, Abbé

Toutefois, je doute que dans le confort des palaces, les dou- ceurs campagnardes ou les charmes des randonnees celebres, il eut trouv6e de quoi s'accommoder definitivement de Yexil. Quand il effectua, du vivant de Gustave Moreau, ses premiers voyages en province, il fallut ä& ce garcon austere les recom- mandations du maitre pour qu'il osät s'abandonner quelque peu aux bienfaits de la Vendee et de la Savoie. Et quand les remous de juin 1940 le jeterent sur la cöte du Golfe Juan, il nous revint en se declarant incapable de « lezarder au soleil ». « Autre chose, autre part»; ce cri de sa jeunesse !’aurait fait consommer, aussi de&sesperement que Rimbaud, toutes les mers et tous les continents, s’'il n'avait reconnu, des ses premiers cheminements, que « nous ne saurions avoir, ici-bas, de demeure permanente ». En tout cas, ce cri de revolte et de priere — il nous le dit expressement — composerait encore sa devise, s’il devait en professer une. Physiquement, metaphysiquement, il lui est aussi impossible de se contenter de la prison que de se satisfaire de lui-meme ou de s’acoquiner ä ses compagnons. Il est de ceux qui peuvent dire, avec le meme droit que l’auteur de la Saison en Enfer, « Nous ne sommes pas au monde ». Il y a cependant une echappee, que tout bambin il considerait irresistiblement, quand, au « faubourg des longues peines >», une marchande de poissons le couchait sur sa balladeuse et qu'il n’a plus jamais quittee des yeux. Il y a une exception ä T'univer- selle souillure, une chose qu'apres des milliers d’annees de misere, la corruption n’a pas encore atteinte. I] demeure cette virginite& imprenable comme la voie lactee dans cette ouverture si justement appelege le soupirail. II y a, au-dessus de nos im- mondices, cette splendeur qu'on oublie ou qu'on persifle. Il y u ce vitrail triomphal et inepuisable dans le mur : le Ciel. Pour qui a contemple cette grande page de gloire impolluege qui flamboye dans les dernieres ceuvres de Rouault, le mot lui- meme, ce vieux mot vilipende par les Tartuffes, desseche par les Diafoirus, glace par les Mascarilles, retrouve sa magie, nous offre &a nouveau cette substance de reve et d’extase qu'il nous donnait en nos catechismes. Toute la ouate dont les Bouguereau recouvraient l’azur est balayee. Toutes les crasses, toutes les

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