Volltext: Ça ira (3 = 1920, juin)

évidente que les thèses révolutionnaires 
y ont trouvé leurs meilleurs arguments. 
Voilà, trop brièvement résumé, l'ex 
posé d'une crise économique et sociale 
extraordinairement complexe, mais dont 
l'auteur a dégagé les causes et les impla 
cables conséquences avec une remar 
quable lucidité, basée sur une documen 
tation précise qui n’admet aucune 
contradiction. Nous avons dit que ce 
rapport était en outre rédigé avec une 
impartialité des plus précieuses. Cette 
objectivité, l’auteur n’a pas voulu s'en 
départir à la fin de son travail et voilà 
pourquoi il s’est dispensé de formuler 
des conclusions et d’indiquer les remèdes 
qui, selon lui, seraient capables de guérir 
le mal mortel dont souffre notre société. 
Tout au plus s'est-il borné à exprimer 
un vague espoir de solution exempte de 
violences, espoir basé sur de mutuelles 
concessions et sur une hypothétique 
bonne volonté de tous. 
Il est superflu de faire observer le peu 
de logique de cette conclusion, qui se 
trouve en contradiction avec la gravité 
de la situation si clairement exposée au 
cours des chapitres précédents. Ce n'est 
pas que l’auteur abandonne ici l’attitude 
de spectateur désintéressé qu’il a 
adoptée et s'il se refuse à envisager la 
Révolution avec confiance et sérénité, 
il nous paraît que c’est uniquement par 
un excès de pessimisme et parce que 
d'après lui la crise économique est sans 
remède. C’est aussi pour cette raison 
qu'il lui arrive de défendre le régime 
capitaliste, non pas parce que c'est le 
régime de la justice, comme le pro 
clament ses hypocrites défenseurs habi 
tuels, mais parce que, malgré son atroce 
iniquité, il s’adapte le mieux à l'essence 
des sociétés humaines, “ l’inégalité, 
écrit-il, étant la règle qui domine la vie 
économique de toute l'humanité et de 
la nature. " 
S’il nous faut louer la sincérité et la 
bonne foi avec lesquelles l'auteur défend 
son point de vue, on ne peut pourtant 
s’empêcher de regretter qu'après avoir 
dénoncé avec une telle lucidité le 
désordre et l’anarchie du régime éco 
nomique actuel, il invoque contre les 
doctrines de ceux qui veulent essayer 
de nous sortir du chaos, les arguments 
communément employés par des adver 
saires qui attaquent sans se donner la 
peine de comprendre ou même simple 
ment de connaître. “ Le communisme, 
dit-il, est un mirage, parce que le partage 
égal des biens ne peut assurer à chacun 
des revenus suffisants pour faire dis 
paraître l’insécurité de toutes les situa 
tions individuelles.” “ D’ailleurs, dit-il, il 
ne saurait y avoir de revenu sans que 
la masse travaille et par suite un tel 
partage, loin de donner l’aisance à tous 
les citoyens, ne conduirait qu'à l’éva 
nouissement de la rente. ” Cela est 
incontestable. Mais est-il équitable de 
considérer ce partage comme faisant 
partie du programme communiste, alors 
que celui propose d'abolir les rentiers 
et de faire de tous les hommes des tra 
vailleurs utiles à la collectivité ? 
Plus loin, l’auteur, défendant le capi 
talisme, affirme que la sécurité écono 
mique d’une minorité est un élément de 
progrès et ne peut être obtenue que par 
l’insécurité (c’est à dire la détresse) de 
la masse, seule condition de l'effort et 
du travail. Nous avons dit ci-dessus que 
le collectivisme n'envisage nullement un 
partage égal du capital, mais qu'il tend
	        
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