Volltext: Ça ira (3 = 1920, juin)

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ÇA .IRA ! 
uniquement à retirer celui-ci d’entre les 
mains d’une petite minorité pour le 
remettre à l’État, qui serait chargé de 
l'exploiter, et de le faire fructifier dans 
l'intérêt et au profit de tous les tra 
vailleurs. Et ainsi le communisme, en 
n’assurant le pain quotidien qu'aux 
citoyens contribuant de façon effective 
à la production, ne peut donc aboutir 
qu’à augmenter celle-ci de façon consi 
dérable. 
Voilà pourquoi, loin de favoriser une 
existence oisive et libérée de tout souci 
de produire, il est aujourd’hui le seul 
régime en mesure de sauver les peuples 
de la ruine économique, puisque la crise 
qui menace leur existence, provient en 
somme uniquement du déficit de la 
production. Et le communisme n’est 
pas seulement le régime social imposé 
par des nécessités économiques, c’est 
aussi le régime de la justice et de l’éga 
lité, qui en mettant l'intérêt personnel 
de chaque individu en harmonie avec 
l'intérêt général de la collectivité, déli 
vrera le monde de l’atroce concurrence 
imposée aux hommes par nos institutions 
capitalistes. Lui seul peut assurer à 
l’humanité un développement harmo 
nieux et fécond. 
On le voit, les quelques arguments 
que l’auteur du tract que nous avons 
essayé d’analyser, formule contre le 
communisme, ne sont pas de nature à 
ébranler une conviction bien établie ! 
D’ailleurs, ils ne sont avancés que 
timidement et d’une façon toute gratuite. 
Aussi, malgré les hésitations de l'auteur 
à adopter franchement les solutions que 
comporte }a situation désespérée de la 
France aussi bien que de tous les autres 
pays, ce petit livre nous est-il précieux : 
inévitablement, il amène tout esprit de 
bonne foi à conclure à la nécessité 
d’une transformation radicale de nos 
institutions, transformation qui ne peut 
être efficace que si elle conduit à l’éla 
boration d’une société communiste. 
Georges MARLIER. 
En Avril 
Jeudi, 9 heures du matin. Je saute de 
la gueule d’un monstre. Il pleut, et le 
livre de la vie est gris gris dans mes 
poumons. Mes intestins fonctionnent 
en machine rouillée ; le moteur est cassé, 
et mon cerAeau crache de la bave. 
Aujourd’hui, je visiterai l’hôpital de 
Sainte-Marie, au village. Un soldat 
s’est égaré et me poursuit. On lit, sur 
une colonne : je pourris d'immaculation. 
Un vieux noble quitte sa maîtresse. 
J’ai vu les beaux soldats de bois, 
allongés en revue. Des canons. 
Il y a beaucoup de femmes, dans la 
rue; il y a peut-être des chiens, des 
charettes, et des trams. 
Mon frère, nous sommes les vrais 
chiens du bon Dieu. Les vicaires de 
N.S. longent le boulevard ; perspective 
de bréviaire. 
Les pipes claquent au vent. 
Il est midi. Chacun'se dirige auto 
matiquement vers la nappe blanche. 
Ce sont les cousins, les nièces, les 
servantes, les apprentis, les Séminaristes, 
les garde-couches, les dames en pèle 
rine, les cocottes, les marchands de con 
serves, tous les êtres qui mangent. On 
avale de la choucroute. On commande 
des fruits* On engloutit. La nappe est 
blanche.
	        
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