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ÇA IRA!
Le Marin, Léon Rouillon, “ Les Tablettes „.
L’auteur de ce livre juge les êtres sans l’in
dispensable recul. Son besoin d’affection et
d’admiration se fixe sür le marin que je ne
connais pas particulièrement, mais que je crois
semblable aux autres hommes, pétri comme
tous de qualités et de vices.
Je n’aime pas ces apologies professionnelles,
totalement dépourvues de sens critique. Le
marin n’à pas monopolisé la simplicité, la
poésie, le courage, la bonté.
Que son destin d’errant nous émeuve, mais
il n’est point besoin pour cela de lui prêter des
sentiments conventionnels. Nous trouvons
dans “ le Marin „ comme dans “ États d’âme „
une grande ardeur pour l’amitié.
Croquis de Provence, Imprimerie Brun, Aix-
en Provence.
Des paysages sensibles — Monsieur André
d’Arnaud est un poète. Voici du style. Evidem
ment on lira beaucoup plus quelque “ Galiéni
parle,, ou quelque “G.Q.G.,, alors que l’âme
d’un poète est plus intéressante que des propos
officiels plus ou moins déformés.... mais je vais
chercher querelle àMonsieur Andréd’Arnaud...
“.... de même que le paysan, qui laisse entre
les mottes de terre les gouttes de sa sueur, a un
rôle aussi noble que le plus fier conquérant.,,
Permettez, son rôle est plus noble infiniment,
le rôle du plus fier conquérant qui est de tuer,
de piller est ignoble. Combien plus grand est le
moindre artisan qui accomplit sa tâche.
Je vous engage a lire ces croquis de Provence.
Ils vous feront pénétrer jusqu’au cœur de notre
mère.
La Revue de Marseille contient un roman
de Pierre Coutras : “ Scéniophrès „.
Pierre Coutras a une verve étonnante et
amusante.
Dans le “Feu,,, par Louis Pize, une étude de
l’œuvre de Louis le Cardonnel, le poète mystique
qui pour Florence et Assise quitta Valence.
Valence est trop vivante ; dans Florence et
Assise lé Cardonnel le proclame :
“ Tout nous délivre ici des liens du réel....
les villes lourdes de souvenir semblent vivre
dans le passé d’une vie atténuée où le mystique
n’est plus blessé par les éclats et les brutalités....,,
La Muse de Louis le Cardonnel, grave,
sereine et grande, nous la saluons avec amour
et respect, mais nous appelons de toute notre
force celle qui, du Présent, jaillit, nous sourit
avec des yeux graves, sereins mais aussi enthou
siastes et douloureux et fous.
“ Le Pèlerinage à la source „ de Bruno
Durand est un conte original.
Léon FRANC.
Revue des Revues
Ruimte (Anvers). — Il est regrettable que
la parution de cette revue soit intermittente,
car les quatre numéros qui ont paru jusqu’ici
permettent de la considérer comme étant la
méilleure revue flamande. Sa tenue littéraire
comme ses tendances politiques sont parfaites,
Parmi ses meilleurs collaborateurs nous aimons
citer les noms de W. de Man, Victor J. Brun-
clair, Marnix Gysen, Wies Moens et G. Burs-
sens. Enfin, “Ruimte,, a publié d’intéressants
dessins de Paul Joostens, Jos. Leonard, Jan
Cantré et Prosper de Troyer.
L’Art libre (Bruxelles). — Le numéro de
juillet continue l'excellente tradition de cette
revue. Nous notons une bonne étude de Paul
Colin sur le poète Luc Durtain, un article de
Noël Garnier à propos de l’Internationale des
Combattants, des Notes sur Degas et Ferdi
nand Hodler et de nombreuses et intéressantes
analyses de livres français et étrangers. “ L’Art
Libre „ reste la plus complète et la plus vivan
tes des révues indépendantes.
Haro ! (Bruxelles) — Malgré sa parution
irrégulière, ce vaillant périodique continue à