Volltext: Intervention surréaliste (1)

m’était apparue comme l’émanation même du désir d’aimer et d’être aimé 
en quête de son véritable objet humain et dans sa douloureuse ignorance. 
La fragilité même, l’élan contenu, le côté tout à la fois pris au piège et ren 
dant grâce par quoi m’avait si vivement ému l’aspect de ce gracieux être me 
donnaient à craindre 
tant qu’il n’était pas encore parfaitement venu au 
jour 
dans la vie de Giacomctti toute intervention féminine comme étant 
de nature à lui porter préjudice. Cela, d’ailleurs, était si valable qu'une 
telle intervention, passagère, entraîna un jour un regrettable abaissement 
des mains, justifié consciemment par le souci de découvrir les seins et ayant, 
à ma grande surprise, pour conséquence la disparition de l’objet invisible 
mais présent sur quoi se centre l’intérêt de l’œuvre et que ces mains tien 
nent ou soutiennent. A quelques légers correctifs près, elles furent rétablies 
le lendemain à leur vraie place. La tête cependant, bien que cernée dans 
ses grandes lignes, définie dans son caractère général, participait presque 
le de l’indétermination sentimentale dont je continue à penser que 
l’œuvre avait jailli. Toute soumise qu’elle était à certaines données inrpres- 
seu 
criptibles 
vipérine, étonnée et tendre 
elle résistait manifestement à 
l’individualisation, cette résistance, comme aussi celle des seins à la parti 
cularisation finale, se donnant pour raison avouée divers prétextes plas 
tiques. Toujours est-il que le visage, si net, si flagrant aujourd’hui, était 
assez lent à s’éveiller du cristal de ses plans pour qu’on pût se demander 
s’il livrerait jamais son expression, cette expression par quoi seule pourrait 
se parachever l’unité du naturel et du surnaturel qui permettrait à l’ar 
tiste de passer à autre chose. Il manquait ici une assurance sur la réalité, 
un point d’appui sur le monde des objets tangibles. Il manquait ce terme de 
comparaison même lointain qui confère brusquement la certitude. 
Les objets qui, entre la lassitude des uns et le désir des autres, vont 
rêver à la foire de la brocante n’avaient, ce jour-là, qu’à peine réussi à se 
différencier durant la première heure de notre promenade. Leur cours régu 
lier n’était parvenu qu’à entretenir sans à-coups la méditation que ce lieu, 
comme nul autre, fait porter sur la précarité du sort de tant de petites 
constructions humaines. Le premier d’entre eux qui nous attira réellement, 
qui exerça sur nous l’attraction du jamais vu, fut un demi-masque de métal 
frappant de rigidité en 
temps que de force d’adaptation à une néces 
sité de nous inconnue. La première idée, toute fantaisiste, était de se trouver 
en présence d’un descendant très évolué du heaume, à supposer que celui-ci 
se fût laissé entraîner à flirter avec le loup de velours. Nous pûmes, en l’es 
sayant, nous convaincre que les œillères, striées de lamelles horizontales 
de même substance diversement inclinées, permettaient une visibilité par 
faite tant au-dessus et au-desscus que droit devant soi. L’aplatissement de 
la face proprement dite en dehors du nez, qu’accentuait la fuite rapide et 
pourtant délicate vers les tempes, joint à un second cloisonnement de la 
vue par des lamelles perpendiculaires aux précédentes et allant en se res- 
partir de ladite courbure, prêtait à ce haut du 
d’elle, inébranlable qui nous avait 
serrant graduellement à 
visage aveugle l’attitude altière, 
1a
	        
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