escaladant au clair de lune les lanières
encore un désespoir joue dans les tôles du souvenir
ce ne sont pas des nuages ce n’est pas le souvenir
ni les alluvions des yeux nouvellement fixés sur vous
dont la peau criblée de rives s’assouplit entre les failles
où de minuscules éclairs grouillent dans l’ombre poissonneuse
ce n’est pas la chair abrupte des collines éboulées
dans les mares d’âge impur
et les briques échafaudées autour des fruits aux portes mûres
l’intolérable voisinage des rumeurs ensoleillées
ce ne sont que cloches d’automne
ce n’est pas le couperet du soir
ni la rame de feu flexible
qui rendront aux craintes en vrac lierres nus sur la montagne
la tristesse de poursuivre minaudant au port des lois
les ententes de l’abîme
enchanteur de pilotis
la vague retroussée à la fenêtre
vent du rire part en sang
il s’agit de rivières
sait-elle vivre
on agite les fumées qu’ombres lasses portent en marge
des étangs les bien peureuses l’ordre lent
dont les yeux vont paître la rigide
somnolence tant d’étain
que de bêtes sous l’écorce
ouvre Taire aux soumis
où Ton bat les rêves et la danse dans leur lie
jusqu'à ce que l’or s’en mêle
sans sommeil et sans humains va le fil en ton absence
à travers mirages d’un pays couvrant un autre
je te trouve à la filière
je te suis au sillage
des filons de destinées graves passent des emblèmes de hasard
aux herbiers d’anciennes colères
rutilante voix de vitre
sur la grève loin des yeux à la fin des mers déchues
une seule fente où s’enlise
mûre rêche sans retouche
se découvre en silence aux cheveux des longs miroirs
l'aile n aine d'une mémoire étincelante
c’est encore un pas de vide un effondrement de cils
TRISTAN TZARA.