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n
POÈMES
5f.
L'AMI DE L'HOMME OU PARASITE
4
I
En arrivant il entra les pieds joints, le front
«un peu trop haut — l’œil prenant la mesure
des lignes du lambris — mais il n’enleva pas
sa coiffure.
La marmite n était pas posée au coin du feu, mais
sur un grand fauteuil délabré, près de la table. Pour
tant, cêtait bien cette odeur... Pourtant l’eau bouillait
tellement que quelques gouttes de sang tombèrent sur
le tapis brûlant.
Dans la fumée, la marmite et le vieillard qui écrivait
se confondirent. Et les pages des livres que ce grand,
inventeur recopiait furent tachées. Et même toutes les
taches tombèrent sur les signatures — ce qui permit
au vieillard — ses ongles retournés, son nez crochu, sa
dent mauvaise — de les remplacer par la sienne et,
et... ce sont les noms de nos meilleurs auteurs. Parfois
en se relisant il lui arrivait de rougir. Pourquoi ? Où
ai-je déjà vu ces mots, cette famille ? Mais avec le
temps, on oublie ce qu'il faut oublier, on ne garde que
ce qu’il faut garder.
Le chien remuait en grognant sur le tapis couleur de
cendre. Il était si maigre, si réduit que déjà en nais
sant... s’il n’y avait la foi dans les miracles, quelques
amis, des bienfaiteurs aux plus mauvais tournants...