L’ŒUF DUR
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L_e Prince des Pompiers?
De l’amas des lettres armoriées qui couvrent notre bureau
d’acajou, nous publions les premières arrivées avec une belle
indépendance de caractère. -
Mme Racliilde vote pour Jofjre.
M m e Rachilde qui « les préfère à la coque » ne voit guère
« à l’Académie que le maréchal Joü'rc qui puisse mériter ce titre,
ayant concouru, pour sa large part, à l’extinction des feux. »
Mme R. Dunan n'a que l'embarras du choix.
D’une épistule aussi longue que charmante, détachons à
regret : « On va vous fourrer du Bourdeau jusqu’à l’intolérance
et du Bazin jusqu’à la douche ascendante et du Masson jusqu’à
la fièvre quarte et votre prince des pompiers sera finalement un
ponte trop connu pour être, depuis Salmanazar, tel », et
M me R. Dunan conclut : « Moi qui vous écrit d’un stylo impa
vide, j’affirme tenir Anna de Noailles pour d’un pompiérisme
abusif et Duvernois, itou, et même à ne vous rien celer, je crois
que Paul Fort pour avoir inventé son poncif l’a rendu si rapide
ment rédhibitoire que vingt générâtions de plagiaires n’eussent
pas fait mieux. »
Mme Charasson n'affectionne pas Dada.
« Je vote pour Tristan Tzara, inventeur de la poésie dada et.
qui, sans s’en douter probablement, est le prince des Pompiers. »•
Henry-Marx vote pour Binet-Valmer
L’éminent auteur de VEnfant-Maître nous écrit : « Je n’ai
jamais lu ces Messieurs Bordeaux, Bazin et autres écrivains
benoits dont la médiocrité est célébrée. Je connais pourtant
quelqu’un qui est maître ès-pompiérisme si le pompiérisme est
la manière de transformer la flamme de la lampe à alcool en
lampion de quatorze juillet ; si ce n’est l’art d’accommoder le
cœur populaire en tambour de basque, l’art de plaire aux publics
et d’être une idée basse offerte à leurs aspirations... » « Je con
nais quelqu’un dont la pauvreté est l’un des vices des Lettres
actuelles : Binet-Valmer. »
La Fouchardière rend hommage à A. France
La Fouchardière a bien voulu nous consacrer, dans L'Œuvre
un succulent « hors-d’œuvre », où après avoir posé que « l’œuf