L’ŒUF DUR
Mais la nef s'est prise dans les glaces
Du pôle Nord (à ce que je crois).
Ils y bercèrent leurs âmes lasses
Et puis après, ils sont morts de froid.
Et dedans la ville smaragdine
Et sise sur un rocher dénud
Où bruit la rumeur citadine
Le prince n'est jamais revenu.
Mathias Lübeck,
*29
Retit Roàma pour la Guzla
Ah trala la trala lala
Vieille chanson Scandinave.
Tu es triste comme la mélopée slave
qu'un soir sur la balalaïka
jouait Iwan le Russe enivré de vodka
en pleurant sur des boucles flaves
triste comme la pluie qui tombe avec tristesse
dans l'automne —- miséricorde —
ou triste comme le chant que sur son monocorde
chantait Iwan le Russe en pleurant sa maîtresse.
eh bien ! elle est partie avec un capitaine,
le beau malheur I elle courait les bouges
et quand elle avait bu, ta princesse lointaine,
mon petit frère, elle avait le nez rouge.
ris, fais sur le disque grincer le gramophone
je danserai pour toi la gigue et le cancan
et tu oublieras ta brune Perséphone
en écoutant le Pélican
ou passe-moi le rhum et la dive bouteille,
lampe le schnick ardent ou le sombre cognac,
petit frère, et ouvre tout grand tes oreilles
je vais lire pour toi Monsieur de Pourceaugnac.