IA FORTUNE DE SIR RICHARD
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» C’était une vieille image d’Épinal, en
tourée, de chaque côté, des versets d’une
complainte.
» — Le Juif Errant ! m’écriai-je.
» — Et moi?... interrogea-t-il.
» 11 se tenait debout, avec un peu d’in
quiétude et beaucoup d’orgueil dans ses
beaux yeux palestiniens.
» — Serait-il possible ! murmurai-je.
Vous êtes, vous êtes...
» — Ahasvérus, le Juif Errant. Lui-
même !
» — Mais, dis-je, suffoqué, je n’y suis
plus. C’est vous et ce n’est pas vous. Vous
êtes Ahasvérus, je veux bien l’admettre.
Mais vous n’êtes pas le Juif Errant. Vous
ne marchez plus. Vous êtes riche. Vous
êtes baronnet. Vous n’avez pas l’air du tout
d’un homme dont « le dernier jugement ti-
nira le tourment ! », comme il est dit dans
cette complainte véridique.
» Sir Richard, se penchant vers moi, me
confia :