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MÉMOIRES 1)'UN DADA BESOGNEUX 
— Nous avons fait la révolution ! recon 
nut à son tour Torghout d’un air sombre. 
— Eh bien, poursuivit le Chinois, puis- 
je vous demander ce qui en est résulté 
chez vous ? 
— Vous le savez ! dit tristement Tor 
ghout. 
— Vous le savez ! dit Moulai eddine 
presque en même temps. 
— Et chez vous ? interrogèrent le Per 
san et le Turc, qu’en est-il advenu ? 
— Je n’en sais rien encore, avoua le 
Chinois. A vrai dire, l’avenir me paraît 
obscur et peut-être inquiétant. 
Ils se turent. Des images détestables 
hantaient leur esprit. Le Turc songeait à 
l’invasion irrésistible et brusque de la 
terre qu’avaient conquise les Osmanlis qua 
tre siècles et demi auparavant. 11 revoyait 
des années d’espoirs, d’intrigues, de dis 
sensions, de haines, de supplices sournois, 
de coups de matraque dans les prisons en 
sanglantées. Puis tout h coup la guerre et