LE CHEVAL d’eLBERFELD
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Tout à coup mon compagnon, dont la
vue est perçante, s’écria :
— Des ruines ! Je distingue des ruines
à l’horizon !
— Mon ami, lui dis-je, débarrasse-toi de
cette illusion. Elle ne saurait convenir à
cette exactitude d’esprit dont tu es juste
ment fier. Nous sommes encore, malgré
la course vagabonde où tu m’as entraîné,
dans les environs de Paris. Jamais les
Allemands ne sont venus jusqu’ici : il ne
saurait donc s’y trouver aucun de ces dé
plorables témoins de leurs dévastations.
— Je te concède, fit-il, que cela est ex
traordinaire, et même, en quelque manière,
choquant. Toutefois, je ne saurais me dé
fendre contre le témoignage de mes sens.
Je t’assure que j’aperçois des ruines : on
dirait les décombres d’une assez vaste cité.
Dirigeons nos pas de ce côté : le mystère
est assez singulier pour que nous cher
chions à le pénétrer.
Mes yeux mêmes enfin le durent admet