LE CHEVAL d’eLBERFELD
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cela n’était plus bon qu’à faire des allu
mettes ou à vendre au poids du fer.
— Et vous, lis-je, qu’est-ce que vous
faites là ?
— Nous, on les garde !
— Je voudrais bien savoir, dit amère
ment mon compagnon, à quoi ça sert que
vous gardiez ça ! Et pourquoi le gouver
nement n’a-t-il pas vendu ces voitures
quand elles pouvaient encore rouler, au
lieu de les laisser tomber en décomposi
tion ? Ça aurait servi à quelque chose,
dans le Nord, dans la Somme, dans l’Aisne,
dans les Ardennes ! Ah ! ça ne m’étonne
pas que le ministre de la guerre se soit
étonné que le budget de la guerre soit
environ, cette année, de 44 milliards !
— Il ne faut pas chercher à comprendre,
lui dis-je : ça ne sert à rien du tout. Nous
sommes en paix : c’est au tour des civils à
adopter cette sage maxime des poilus en
temps de guerre !
Or, s’étant rappelé le sage conseil qu’il