Full text: Mémoires d'un Dada besogneux de l'armistice a 1925

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MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX 
avait daigné me donner, mon compagnon 
rougit, et se tut. 
— ... D’autant plus, suggéra l’un des 
guerriers, qu’il y a aussi des chevaux, si 
l’on voulait atteler les carrioles. Tenez, pas 
bien loin, il y a le dépôt des chevaux... 
Même qu’il y en a qu’on a pris aux Boches. 
Allez-y voir, si vous voulez. 
Les chevaux vivent d’herbe, à l’état 
sauvage. A l’état civilisé, ils en feraient 
volontiers autant. Mais, comme on ferre 
leurs sabots, quand ils sont parqués dans 
un espace trop étroit ils ne tardent pas à 
transformer cette herbe en une fange 
épaisse, où ils ont l’air très malheureux. 
Un de ces coursiers leva vers nous cet œil 
d’antilope, tendre et caressant qui révèle, 
malgré le poil mal soigné, la crinière em 
mêlée, le cheval de race. 
— Ça, c’est un Boche ! observa l’un des 
guerriers. Et je ne sais pas ce qui lui prend, 
toutes les fois qu’on passe près de lui, il a 
une si drôle de manière de gratter du pied !
	        
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