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MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX
avait sur leur chemin, vous comprenez !
Des chevaux qui chargent ont confiance
dans leur masse multipliée par la vitesse.
Us savent que rien ne les arrêtera. Des
hommes, qui traînaient dans la grande ave
nue des barracks, eurent à peine le temps
de se retourner au bruit : la charge était
déjà sur eux. Ils furent boulés comme des
lièvres sous des chiens de meute, piétinés,
têtes, bras et jambes démolis par les sabots
ferrés. Une porte ouverte qui rétrécissait
le passage, un camion qui le barrait, tout
cela craqua, s’effondra, tomba en miettes.
Et cela avait l’air d’amuser beaucoup, ou
d’affoler plus encore, je ne sais lequel des
deux, le grand étalon noir. 11 tournait un
instant la tête, et ses yeux brillaient pres
que autant, ma parole, que les pierres de
la route jetèrent d’étincelles sous ses qua
tre fers. 11 n’y avait qu’à se garer ; on se
gara, ceux qui purent.
« Des officiers disaient : « Il n’y a qu’à
« les laisser courir. 11 faudra bien que ça