Full text: Mémoires d'un Dada besogneux de l'armistice a 1925

quelqu’un SUR la ROUTE ET LE « STAMPEDE » 157 
xin e siècle était trop plein. C’est que les 
morts prennent de la place. A la fin, il y 
en a beaucoup plus que de vivants. 
« Il y a de cela plus de quarante années 
— mon Dieu ! que la vie est courte : dire 
que j’ai maintenant des souvenirs qui re 
montent à près d’un demi-siècle! —je re 
montais cette avenue d’Ormesson, qui va 
de Choisy-le-Roi à Tliiais, en compagnie 
d’une bande de galopins qui ne valaient 
pas mieux que moi, c’est-à-dire peu de 
chose : du moins j’en ai grand’peur. Nous 
ne savions pas exactement le but de cette 
migration, et je suppose d’ailleurs qu’il en 
fut ainsi, dans l’histoire, de bien d’autres 
hordes dont pourtant les écrivains se sont 
occupés. L’écrivain, aujourd’hui, ce sera 
moi, mais cela n’est pas sans doute suffi 
sant pour assurer à celle-ci l’immortalité. 
Nous avions seulement, je présume, la 
conscience obscure qu’il finit toujours par 
arriver quelque chose quand on change de 
place, qu’on voit toujours quelque chose.
	        
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