MONOMÀNE ET DÉMOCOPE
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administrera l’héritage en bon père de fa
mille, par l’intermédiaire d’agents choisis
par lui-même, d’intendants qu’il prendra
tout naturellement parmi les plus sages et
les plus intelligents du royaume. Cepen
dant, il faut le reconnaître, Monomane ne
prononce pas ouvertement le mot de droit
divin. 11 le sous-entend par un détour, il
invoque la tradition, il soutient qu’entre
le peuple et la famille qui a pris l’habitude
de veiller à ses destinées il s’est formé
une espèce d’adaptation, ce que les natura
listes appellent une symbiose; ils ne pour
raient vivre, ou du moins bien vivre, l’un
sans l’autre ; ils sont interdépendants.
Il insiste surtout, en ce moment, sur ce
que c’est en des temps troublés qu’il appa
raît comme indispensable qu’une nation ait
une tête et un corps ; il reprend avec quel
que avantage la parabole de la tête et de
l’estomac.
Démoeope répond que tout cela pouvait
aller quand les individus n’avaient point