Full text: Mémoires d'un Dada besogneux de l'armistice a 1925

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MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX 
femme, naturellement ! — qu’elle me pré 
pare mon habit, si elle veut aller à l’Opéra 
ce soir. Je te donnerai cent sous ! » 
Il n’y a pas à dire, ils payent bien ! Je 
lui ai fait sa commission, et je suis revenu 
pour lui dire que sa femme aimait mieux 
aller à un dancing parce que, à l’Opéra, on 
jouait la Walkyrie et que ça l’embêtait. 
Quand je suis arrivé, il se disposait à par 
tir. 11 était trois heures de l’après-midi, et 
il m’a offert un verre. Ça, il n’y a pas à 
dire, ils sont bien aimables ! 
— Camarade, demandai-je, tu t’en vas 
déjà ? 
— Je ne suis pas ton camarade, répon- 
dit-il avec une certaine hauteur, et je te 
prie de ne pas me tutoyer. Je suis gentil 
avec toi, qui es un bourgeois, mais je t’in 
vite à garder tes distances. » 
Je m’excusai. Alors, radouci : 
— Je m’en vais parce que ma journée est 
finie. Elle est, réglementairement, de deux 
heures.
	        
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