LE PERMIS DE CONDUIRE
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Ça ne nuit à personne, et pour moi c’est
une économie. Je t’assure que maintenant
je suis très content, très content. Je gagne
ma vie. Aimerais-tu mieux que je me re
misse à t’emprunter cent sous ?
— Mais, interrogeai-je, est-ce que tu y
connais quelque chose, aux automobiles ?
— Moi, avoua-t-il, rien du tout. Mais
qu’est-ce que ça peut faire, puisque ton
ami aura son permis de conduire, je te le
répète !
Ceci est sans doute de nature à expliquer
pourquoi tant de gens se font écraser par
les automobilistes, mais je ne blâme pas
Rajou. Au contraire je l’admire, et je vou
drais bien être à sa place. Il en est beau
coup qui n’ont point sa chance. Je ne parle
pas seulement de moi : il y a M. Rose.
Un jour qu’il venait de compter ses éco
nomies, M. Rose versa une somme à la
Caisse nationale des retraites pour la vieil
lesse.