LE TESTAMENT DE M. PINCHON
85
superbes, les femmes plantureuses ; les
deux sexes jouissaient d’une haute taille.
A cette heure, la grande majorité en était
rabougrie, sans doute sous la pernicieuse
influence de l’alcool. Les statistiques
mêmes des conseils de révision le prou
vaient : beaucoup de conscrits devaient
être réformés pour cause d’insuflisance
de développement.
— Voilà, interrompit M. Pinchon, qui
est parfaitement exact. J’ai constaté la
même chose, absolument, dans mon
pays.
— Mais le testateur poursuivait : « Pour
remédier à ce regrettable état de choses,
j’ai considéré qu’il était bon de réserver
les revenus d’une somme de... (on vous a
dit qu’elle était importante), qui serviront
à doter les plus grands jeunes hommes et
les plus fortes filles du département, bien
constitués par ailleurs, et n’ayant aucune
tare physique, à condition qu’ils con
volent en justes noces. Ces couples pour-