L’ŒUF DUR
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TRISTAN DERÈME
Petits Poèmes
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Le vent triste du crépuscule
Balançait les magnolias,
Tandis qu’en songe tu liais
Les roses d’un bonheur tranquille.
Feuillage immense de quelque île,
Que grille un tropical azur,
Pendant que pareille au désir
Une tourterelle roucoule.
La mer blanchit dans la chaleur,
Ecume et bout contre le sable...
Mais ta douleur, cœur trop sensible,
La penses-tu donc abolir ?
Tu maniais ce décor tendre
Et banal d’un jardin public
Avec ses feuilles sur le lac
Et tu t’enivrais à le teindre.
Puis tu vis tes couleurs s’éteindre ;
Tu perds courage chaque jour ;
Quand te verrai-je t’assagir
Et dans le calme enfin t’étendre ?