Volltext: Der Sturm (13 (1922), 3)

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Cross-Country en deux actes 
Regarder un animal dans le blanc des yeux 
sans rougir 
sans avoir Fair d’y toucher 
en louchant si possible 
en tapant du pied 
en frappant des mains 
Plage perdue pour payer partout 
Fhiver dure neuf mois 
et c’est la canicule 
les habitants sont rares 
beaucoup sont nomades 
avec des yeux mal fixes le long des rivieres 
dans les mains les arbres et les eaux glacees 
les seules oreilles sont sur la mer 
ä la limite meridionale de la foret. 
Philippe Soupault 
Cartes sur les dunes 
L’horaire des fleurs creuses et des pommet- 
tes saillantes nous invite ä quitter les sa- 
lieres volcaniques pour les baignoires 
d’oiseaux. Sur une serviette damee rouge 
sont disposes les jours de Fannee. L’air 
n’est plus si pur, la route n’est plus si 
large que le celebre clairon. Dans une 
valise peinte de gros vers on empörte les 
soirs perissables qui sont la place des ge- 
noux sur un prie-Dieu. De petites bicyc- 
lettes cotelees tournent sur le comptoir 
L’oreille des poissons, plus fourchue que 
le chevre-feuille, ecoute descendre les huiles 
bleues. Parmi les burnous eclatants dont 
la Charge se perd dans les rideaux, je re- 
connais un homme issu de mon sang. 
Andre Breton 
Memento 
Canada Canada 
Mon petit Canada 
C’est la pomme qu’il nous faut 
La pomme du Canada 
Reinette du Canada 
C’est la reine qu’il nous faut 
La reine dans son panier 
Dans son panier perce 
Son Canada sous son bras 
La reine s’en alla 
Et la reinette du Canada 
Et son chapeau perce 
Et son panier sous son bras 
Ses pieds dans son sabot 
Elle chantait 
Lorsque le pelican pelican lasse d’un long 
voyage long voyage 
Et partit du pied gauche 
Benjamin Peret 
Les etoiles 
Ecoutez les oiseaux suspendus dans l’espace 
A la hauteur des yeux marchent les hommes 
vous savez les hommes 
Les vestons inconnus 
Au travers de Fannee une comete comme 
une epingle ä chapeau 
Nous sommes les hommes de Fannee de 
la comete 
Appuyes ä la balustrade du cöte du ciel 
Philippe au-dessus des arbres de corail 
Jette tes filets marins Lis le journal LE 
JOURNAL 
La voix des pierres sonores est la seule 
qui s’eleve ici 
Les points cardinaux s’inclinent vers toi 
comme des fleurs 
L’avenir redeviendra la mer 
Tristan Tzara ne peut que se jeter dans 
une barque 
Aussitöt les geysers de plumes 
Les balayeurs 
Les baleines les ventilateurs les telegraphistes 
Montrent le blanc de leurs yeux 
Et vous Drieu devant la grande affiche LU 
Seul seul seul 
Au milieu des rapides ha immobile 
II pense et il ne pense pas Reciproquement 
II va oü il veut II rit 
Dans le nord ecorce ailleurs ici 
Mon eher Alexandre tu connais hier et demain 
Demeure de l’eau dont nous ne sommes 
pas maitres 
Le grand fleuve toujours profond et muet 
Nous avons bu vainement cent rivieres 
Des candelabres pense ä robe 
Des ephemerides pense ä visage 
Andrö Breton s’en va jadis 
Nous le regardons une derniere fois 
Il nous dit au revoir en ötant son chapeau
	        
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