comprendre, « dire », est-ce que tout cela à un sens 
pour lui ? 
Il ne prévoit rien et s’étonne lui-même. 
Il coïncide avec la vie. 
On ne peut parler de PICABIA et conclure. 
Georges Charbonnier. 
ŒIL POCHÉ (1948). 
Jamais avec nous, jamais avec lui-même Picabia 
poursuit un rêve et repousse toujours plus loin la 
limite qu’il n’endure pas. 
Chacune de ses œuvres vit par elle-même et se dé 
passe. A l'infini chacune réserve des élans possi 
bles et sera, demain, différente d’elle-même. 
Avec Picabia jamais de point final. Pas d’aboutis 
sement possible. Il reste toujours d’autres sommets 
à dominer qu’il gravit. 
Chez lui tout se résout en art. Il ne crée pas, il 
reçoit l’art. 
La peinture lui est aussi naturelle que la respira 
tion. Que la vie. 
Pour lui la non-figuration n’est pas un système, 
c’est une évasion. Il ne va pas de la pensée à la forme 
mais de la forme à la pensée et à l’amour. 
Ses toiles sont des partitions qu’il vous est possi 
ble de jouer de mille manières. La vérité n’y a nulle 
place. Leur clef est celle de la poésie. 
Il est parfaitement vain de parler de son habileté 
technique. 
Il est au delà de toute technique, et sa maîtrise 
le soumet à la seule contrainte à laquelle il ne puisse 
échapper : celle de la liberté. 
• Il est si détaché de toute formule que, demaimd| 
peut-être, sa peinture sera figurative et ne ressem 
blera à aucune autre peinture. 
D’ailleurs, abstraction, figuration, école, disciple, 
Dans la peinture de Francis Picabia il y a une 
grande force qui vient de sa capacité de s’assimiler 
des choses non soumises. 
Le réel y est sorti de ses habitudes et s’est accro 
ché à la vie. 
Il se promène au fond de l’eau en pensant aux 
étoiles. 
Il cueille des fleurs qui poussent dans le feu. 
Ses tableaux vous conduisent loin des problèmes 
picturaux qui encombrent le chemin. 
Christine Boumeester. 
La connaissance est une vieille erreur qui pense 
à sa jeunesse. 
L’illogisme a inventé la logique. 
Les hommes ni beaux, ni nobles veulent devenir 
des hommes ? 
L’ombre de Dieu est un homme au clair de la lune. 
La loyauté ne peut avoir qu’en conséquence le 
suicide. 
L’amour pardonne même aux amoureux. 
Les femmes sont plus sceptiques que tous les 
hommes, surtout les vieilles. 
La prière a été inventée par les hommes, pour 
les femmes et leur sexe. 
Les explications mystiqus sont les plus superfi 
cielles. 
Les hommes ont inventé le culte de l’erreur, du 
non-vrai et du mensonge. 
Les mécontents et les faibles rendent la vie plus 
belle. 
Les lois sont contre l’exception moi je n’aime que 
l’exception. 
Le diable me suit de jour et de nuit car il a peur 
d’être seul. 
Il pleut et je pense aux pauvres gens pour qui il 
ne pleut pas. 
La bonne conscience du rire me repose des gens 
sérieux. 
Faut-il que je commence à songer à un dénoue 
ment sérieux ? 
Toutes les femmes sont pleines de finesse sur 
tout lorsqu’il s’agit d’exagérer leur faiblesse. 
Beaucoup d’artistes consacrent leur temps à leur 
peinture, je me demande pourquoi ces gens aiment 
tellement la mauvaise compagnie. 
Francis Picabia. 
C’est bien l’absence de toute facilité, de toute doc 
trine, qui caractérise le plus l’œuvre de Picabia. 
Son atelier regorge de tableaux les plus hétéroclites. 
Des paysages voisinent avec des tableaux abstraits, 
des portraits de femmes du monde avec ses cons 
tructions dadaïstes ou des Transparences, cette autre 
grande trouvaille. 
ÇA M’EST ÉGAL (1948). 
Tout comme une pierre précieuse bien taillée, il 
nous montre celle de ses nombreuses facettes qui 
accroche morjentanément la lumière. Les autres 
restenf cachées par l’éblouissement. Présentes dans 
l’ombre elles reparaissent et c’est ainsi que sont Bées 
à chaque instant les œuvres les plus disparates. 
Cettl diversité est nécessaiij à (celui qui sans risse 
fait le tour de lui-même et témoigne de Extraor 
dinaire vitalité du plus jeune de tous les peintres. 
Aux autres de vous charger du poids de leurs pro 
pres cadavrCTi ou de faciliter la tâche de l’historien 
d’|rt. Picabia seiœ^^t^fnsqu’à présent échapper à 
la veuve de la gloire. 
mk Henri-Bernard Goetz. 
L’Art est le culte de l’erreur. 
Craindre les sens c’est devenir philosophe. 
L’amour de la haine est le plus bel amour. 
La fin est nouvelle je suis le moyen nouveau. 
Faire le voyeur c’est passer au-dessous de l’exis- 
IT’S A LONG 
WAY TO TIPPERARY 
Chaque règle doit être considérée comme une ex 
ception. 
Car l’exception doit être la règle (et elle se nomme 
PICABIA). 
Les psychiatres, les critiques d’art ne sont au 
fond que les répartiteurs des idées qu’on leur donne? 
car l’opinion du psychologue (oh ! la ! la !) est un 
jugement inspiré par son sujet. Mais ce dernier 
par suite de l’ignorance qu’il a de lui-même ne 
peut lui transmettre qu’une image imprécise. 
Les médiocres, les mous, les naïfs, qui ne peu- 
vciiLjkU*passer de souffrir, s’unissent pour défendre 
nacé (défendre contre qui ?) Les raisons 
t ils se nourrissent sont un grand danger de 
ur^™toutes leurs vertus lorsque devient évi 
dente l’idiotie d’une répétition sans fin, de la nature 
aorte, du nu ou de la froideur abstraite pseudo 
géométrique iténuée de poésie... 
La lutte souveraine de l’art est dégradée par leur 
dévotion efféminée, par leur ironie devant la gran 
deur, par leur incompréhension condescendante de 
vant ses problème!. 
Ils empoisonnent l’univers avec leurs états d’âme, 
leiir émotion, et leur importance supérieure. 
Quand ils croient avoir trouvé une idée ils « coco- 
rîfifïéTît’» comme s’ils venaient de pondre un œuf... 
Picabia, tu inventes sans le proclamer, tu es pein 
tre sans le vouloir, tu es celui qui a su attendre pour 
dire ce que d’autres n’avaient pas su dire ou 
n’osaient pas dire. 
Le profane, c’est-à-dire le critique, ne peut s’accor 
der avec toi. 
La conscience de soi est de la vanité : l’ennui en 
gendre la haine, le sentiment de vengeance inassou 
vie d’une vanité maladive est un grave symptôme 
d’infériorité. 
Parler et haïr : haïr celui qui vous écoute et se 
haïr soi-même. — (c’est pourquoi ils te haïssent 
Francis Picabia). Il ressort de tout cela l’ennui de la 
vanité, l’ennui de la vengeance, l’ennui de la colère. 
Ceci dit pour ceux qui haïssent. 
Contempler tes tableaux des heures entières, rire 
et pleurer avec toi et à la fin envoyer promener tous 
ceux qui te haïssent, les incapables et leur pathos. 
Vive Picadada. 
Francis Bott. 
tence ! 
PORTRAIT D’UN DOCTEUR (1938). 
Francis Picabia. 
ŒUVRES EXPOSÉES 
A LA GALERIE RENÉ DROUIN - 17 PLACE VENDOME 
50 A\S IM: IMiAINIItS 
1897 
1. Paysage (col. Molher). 
1901 
2. Gitane (col. G. Sorel). 
3. Séville (col. Doucet). 
1902 
4. Bohémienne (col. Janin). 
5. Martignes (col. G. Sorel). 
1905 
6. Port-de-Bouc (col. Alfred Simonet) 
1907 
2 Etudes. 
1908 
7. Paysage de la Creuse (col. Gabrielle Buffet). 
1912 
8. Chanson nègre (col. Collinet). 
9. Je vois en souvenir ma chère Udnie 
10. Procession à Séville (col. Collinet). 
1913 
11. Edtaonisl. 
12. New-York (col. Bomsel). 
1914 
13. La Musique est comme la peinture (col. Doucet) 
1916 
14. Machine sans nom. 
15. Révérence (col. Gabrielle Buffet). 
16. Serpentins (col. Collinet). 
1917 
17. Parade amoureuse (col. Collinet). 
18. Prenez garde à la peinture (col. Collinet). 
1919 
19. Le Double monde (col. André Breton). 
1920 
21. Cornely (col. Tedesco). 
22. Guillaume Apollinaire (col. Collinet). 
23. Allumettes (col. Molher). 
24. Tabac-Rat. 
55. Cure-dent (col. Doucet). 
26. Les centimètres (col. Molher). 
27. Zarathoustra (col. Tristan Tzara). 
28. L’Œil Cacodylate icol. Moyses — Bœuf-sur-Ie- 
toit), 
1921 
29. Nuit espagnole (col. H.P. Roché). 
30. Radio-Concert (col. Collinet). 
31. Saint-Honorat (col. Doucet). 
32. Plume (col. Doucet). 
1922 
33. Coquetterie (col. M.M). 
34. Souvenir de Juan-les-Pins (col. Molher). 
35. Crucifixion (col. Collinet). 
36. Stiner-Nietzsche (col. Michel Tapié). 
1923 
37. Carnaval (col. Michel Tapié). 
38. Volucelle (col. Van Heeckeren). 
39. Optophone (col. H.P. Roché). 
40. Femme à l’ombrelle (col. Collinet). 
1924 
41. Les Amoureux (col. André Breton). 
42. Ports (col. Collinet). 
43. Barcelone. 
44. Gymnastique banale (col. Maria). 
1925 
45. Gouache sous verre (col. M.M.). 
46. Idylle (col. Gabrielle Buffet). 
47. Alpha-Omega. 
1926 
48. Espagnole (col. G. Sorel). 
49. Le Rechiré (col. Gabrielle Buffet). 
1927 
50. Espagnol (trans) (col. G. Sorel). 
51. Transparence (col. Molher). 
52. Manucode (col. Bailly-Cowel). 
53. Jésus et le Dauphin (col. Van Heeckeren), 
54. Gouachesk(col. Gabrielle Buffet). 
55. Bête rose. 
56. Maria Jésus (col. Lucienne Rosenberg). 
1928 
57. Clown (col. Bailly-Cowel). 
1929 
58. Saint Antoine. B 
1930 
fe w 
illes (col. M.M. 
59. Transparence des feui 
60. Choresima (col. M.M.). I 
1931 
61. Les Clowns. 
62. Le Clown (col. M.M.). 
1932 
63. Ida (col. Gertrude Stein). 
64. Pa (col. Gertrude Stein). 
65. Les deux Pigeons (col. Lucienne Rosenberg) 
1935 
66. Poète espagnol (col. Gabrielle Buffet). 
67. Réalité ancienne (col. Raulot Lapointe). 
68. Le lit d’eau (col. Raulot Lapointe). 
1936 
69. Heureux danger. 
70. Fanny (col. Raulot Lapointe). 
71. La chouette. 
1937 
72. Loxia (col. M.M.). 
73. Clown (col. Gabrielle Buffet) 
1938 
74. 
75. 
76. 
77. 
78. 
79. 
80. 
81. 
Printemps. 
Portrait d’un docteur (col. Bailly-Cowel) 
Pomme (col. M.M.). 
Mlle Botticelli (col. Raulot Lapointe). 
Pyrgita (col. Molher). 
Solitude du diable (col. H. Goetz). 
Dans le vieux problème (col. H. Goetz). 
1934 
Maji atmosphère. 
Alpha (col. Prof. Basset). 
1945 
82. Après la pluie. 
13. 
$4. 
85. 
86. 
87. 
88. 
89. 
90. 
91. 
92. 
93. 
94. 
95. 
96. 
97. 
1946 
Paloma de la Paz. 
Sorcière du temps. 
Bienveillance. 
Contre la bêtise. 
Dingalari. 
Son Emminen 
Négateur du hasard. 
Suzanne. 
Précision d’inégalité. 
Métamorphose. 
1947 
Foi en moi-même. 
Aâh. 
La peinture est en moi. 
Ergo. 
Picabia (col. Charles Estienne). 
98. Question et réponse. 
99. Le pet dans l’eau (col. Gabrielle Buffet). 
100. Clochette (col. Bayle). 
101. Le Bien et le Beau. 
102. Après la mort. 
103. Une erreur. 
104. Vénus. 
105. Trèfle à une feuille. 
106. En faveur de l’inaction. 
107. En faveur de la Critique. 
108. Portrait de mon grand-père. 
109. Je pense. 
110. Génie dans le silence. 
111. Kalinka. 
1948 
112. Tableau policier (col. Bank). 
113. Fine. 
114. Signe du temps (col. Michel Seuphor). 
115. Justice. 
1 16. Sans titre. 
117. Troisième sexe. 
1 18. Maintenant et Autrefois. 
1 19. Elle Danse (col. Molher). 
120. Cherchez d’abord votre Orphée. 
121. Insensé. 
122. Veuve. 
123. Œil poché. 
124. Les bonnes idées, 
vous attends (col. G. Buffet). 
1949 
trait de Jacqueline, 
résie et sorcellerie, 
e Viol (col. Gabrielle Buffet). 
130. Dimanche (col. Docteur Audoli). 
131. Avarice de la nature. 
13jp. Carte à jouer. 
133. Rapport avec les Vertus. 
1134. Rêve de Suzanne. 
135. Arbre en fleur. 
136. Déclaration d’amour. 
IMPRIMERIE UNION - 13, RUE MÉCHAIN - PARIS
	        
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