Volltext: 8 = 1920, novembre (8)

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ÇA IRA ! 
La Grippe 
Les odeurs fiévreuses du lit 
Me mettent le cœur à l'envers, 
Je me sens las, alangui, 
Mes mollets se guêtrent de fer. 
J'ai quarante, virgule deux 
De température, 
Le gosier sec, l’œil vitreux 
Ture, lure, lure.... 
Je ne tousse pas encore 
A fendre l’âme, 
Mais ma langue est lourde de phosphore 
Et mon oesophage s’enflamme. 
Mon ventre plat dit : flic, floc. 
Des coups sourds bousculent ma cervelle 
C’est la mort qui fait : toc, toc.... 
Entrera-t-elle ? 
A. J. Lurkin. 
Trois Poèmes 
i. 
Monsieur Van Koekenbak, gros bourgeois d’Anvers, 
rit à ventre déboutonné. 
Ses affaires sont florissantes. 
Monsieur Van Koekenbak est né pour faire de la galette. 
Il accompagne son épouse 
au grand concert de charité. 
Si Monsieur Van Koekenbak perdait sa moitié 
Il ne le regretterait qu’a demi. 
Il écoute la musique militaire 
et se dit : 
On m’appelle un réquin de la Bourgeoisie, 
parce que je suis fidèle à la cause de la patrie. 
Il chante pouille à la vie chère 
et lève son verre 
pour la Pologne. 
La Russie est pour lui une vilaine affaire, 
à cause de ses valeurs pétrolifères. 
Le samovar bout dans l’isba du moujik. 
Point de quartier pour ces gens-là, 
Ceux qui nous servent sont si ingrats ! 
Monsieur Van Koekenbak, gros bourgeois d’Anvers, 
Je sais que vous n’aimez pas les poètes. 
Ils font le grand seigneur et ils n’ont pas le sou. 
Pourtant, au fond, vous êtes un bon diable 
et je vous dédie ces vers.
	        
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