Volltext: 8 = 1920, novembre (8)

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ÇA IRA I 
« 
livre “The économie conséquences of 
the peace“. 
C’est à côté des nombreux livres de 
guerre, le livre de paix. Nul réquisitoire 
véhément, nulle propagande : c’est 
l'œuvre d’un observateur, d’un calcu 
lateur et d’un économiste. Point de 
passion ni de tirade lyrique : rien que 
la vérité telle qu’il la voit, et ainsi qu’il 
le dit dans sa préface : “The following 
chapters are entirely of a public cha- 
racter, and are based on facts known 
to the whole world.“ 
Les premiers chapitres où il fait un 
portrait saisissant des grands-bonzes de 
la Conférence sont vraiment inou 
bliables ; la personnalité jadis si sym- 
phatique du président Wilson nous y 
est montrée sous un nouveau jour : un 
honnête homme qui, à cause de son 
inexpérience et de sa naïveté s’est fait 
rouler par les diplomates aguerris que 
sont Lloyd George et Clémenceau 
George. 
Ensuite vient la partie purement 
économique et statistique : des chiffres 
abondants, terribles, exacts, irréfuta 
bles ; des chiffres qui montrent d’une 
façon indéniable, que, si les généraux 
des gouvernements alliés étaient des 
incapabies, leurs diplomates se sont 
montrés plus incompétents encore. Le 
Traité de Versailles conçu dans un 
étroit esprit de haine et de vengeance, 
en dehors de son inhumanité bestiale, 
n'a tenu aucun compte des réalités, des 
situations économiques. On a assommé, 
couché l’Allemagne avec les armées de 
Foch ; on veut l’achever par le traité 
Clemenceau. Ce ne sera point chose 
très compliquée que d’anéantir complè 
tement l’Allemagne, de l’annihiler ; 
mais qu'on oublie, nous prévient le 
professeur de King’s Collège, que l’on 
assasine ainsi l’Europe tout entière, et 
que rien au monde ne la pourra relever. 
Mais Keynes n’est point un phraseur : 
il a dénoncé le mal, mais il indique en 
même temps les remèdes : un révision 
telle des conditions du traité que rien 
ne resterait plus debout ; la confection 
d’un autre compromis, conçu dans un 
esprit plus large. Le dernier chapitre de 
son livre expose longuement les réfor 
mes qu’il faudrait introduire : ce qu’il 
nous faut, c’est la paix, le repos, et le 
temps de panser nos blessures : “....We 
hâve been moved already beyond 
endurance and need rest.“ Ainsi il y aura 
moyen de sauver encore la vieille 
Europe mutilée. 
Hélas ! nous ne partageons guère 
l’optimisme encore que fort mitigé de 
Monsieur Keynes : la révision d’un 
traité qu’elle qu’elle soit a peu de 
chance de pouvoir soulager nos maux 
innombrables.... “There in something 
rotten in the State....“ et il est à craindre 
que le mal soit sans remède : l’Europe 
est condamnée à devenir entièrement la 
proie du gros - capitalisme nord- 
américain. M. Keynes compte beaucoup 
avec la magnanimité de l’Amérique.... 
Pauvre Europe, s’il faut qu’elle s’appuie 
sur la générosité de l’égoïsme des gros 
banquiers et industriels d’outremer. 
Et il n’y aura, en définitive qu’un 
chemin qui nous fera sortir de l’inextri 
cable dédale où nous sommes : la 
suppression du capitalisme et de la 
propriété privée ; l’avènement du com 
munisme. Si tous les travailleurs, intel 
lectuels et manuels, du monde entier 
veulent co-opérer et travailler, non pour 
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