Volltext: 5(1924), Janv.-Fév. = Nr. 35 (35)

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PIERRE REVERDY 
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TÊTE FERMÉE 
Ecoute, écoute-moi ; un rayon rouge ou violet frôle 
la vitre. Il n’est pas encore midi et tout le monde dort 
là-bas derrière. Des cris filent dans les chemins. Il ne 
passe pas de voitures, et c’est bien ta tête que j’ai vue 
au ras des buissons en train de faire des grimaces. Le 
vent qui secouait le paysage s’est arrêté au coin du 
bois. Il s’est mouillé dans la rivière qui ne dort plus et 
le soir vient en retenant son souffle, en étouffant ses 
pas. L’air fraîchit. On a peur, et les quatre murs de la 
maison s’isolent, puis le toit disparait. Ecoute et ouvre- 
moi; je glisse sur la vitre, comme un regard sur un 
autre œil qui rabat sa paupière. La vitre, la nuit, le 
volet froid. 
L’AME ARDENTE 
La flamme monte à mesure que le froid s’abaisse sur 
la nuit. 
La flamme de la lampe monte entre les ombres 
froides qui bougent dans la nuit. Et la lueur s’allonge 
et pousse comme un arbre. 
Un arbre de feu dans la nuit, 
Sur les routes de glace 
Entre les parapets de lune et de métal 
Sous les flèches piquantes de mille rayons de cristal 
ou de reflets d’étoiles. 
Vers la flamme qui monte droite dans la nuit. 
C’est la voix de la foule obscure qui murmure ou le 
bruit des pas qui battent le chemin. 
Mais jusqu’où poussera la flamme qui monte ardente 
et droite dans la nuit...
	        
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