XXX
PAU, le 17 Septembre 1908.
(Asile St-Luc)
Une poète folle hystérique
Dans un asile où un bon frère
Soigne en interne visions magiques
Travaille fort à ne rien faire!
Elle est heureuse pour les tuer,
Les heures longues six mois comptées!
De crocheter des collerettes
De griffonner pensées très bêtes
Cette expression, pardonnez-la
Gentille sœur sans falbalas :
Monsieur Basset?? m'a sans façon
Servi ce plat dans ses leçons.
Je lui en garde un peu rancune
En m'efforçant d’être importune
Et lui impose en châtiment :
Le don forcé de parements
En points filet et fil d'Alsace
Ils sont offerts avec sa grâce
Car ne faut-il la rendre heureuse
Sa chère sœur peu vaniteuse?
Ah! de dorures et dentelles,
Elle se passe ayant les ailes,
De l'ange pur doué par fée
Incomparable en sa beauté.
Elle lui a donné jeunesse
Qui survivra dans sa vieillesse;
Au fond du cœur elle y a mis
Fière bonté sans ennemis!
Celle qui procure les douces joies
Et répand le bonheur autour de soi,
Au loin, tout près, dans la demeure
Le soir, matin et à tout heure.
Oh! le mari que vous destine
La Providence se devine
Il symbolisera l’Amour
Peu matériel durant toujours!
Parfaite union, Hugo l'a dit
De l'âme ici, en paradis