CHRONIQUE D’ART
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tout-à-fait confortablement, sans être dérangé dans ses
habitudes visuelles, si l’on veut conserver à son intérieur
l’unité et la monotonie propices aux bonnes digestions, il
faut laisser ses murs à F abri des explosions et des envoû
tements de ces mauvais coucheurs que sont les bons
tableaux.
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J’avais emporté en vacances, pour les lire avec
l’attention qu’ils méritent, divers ouvrages dûs à la plume
de peintres : L'A B C. de La peinture par Sérusier ; La
middion créatrice de £ homme danj Le domaine pLadtique par
Gleizes ; Du Cubidme au CLaddicidme, par Severini; La tech
nique de La peinture, par Goulinat. Signe des temps : les
peintres, malgré les foudres brandies par certains littéra
teurs (?) jaloux de leurs prérogatives, se remettent à écrire,
comme par Le paddé. Je parlerai, plus tard de ces ouvrages.
Je n’ai jusqu’ici lu en entier — et je n’en suis pas peu fier
— que l’article de JM. Konrad Kickert sur le métier des
peintres, dans Y Amour de L'art. JM. Konrad Kickert qui
Ï )ossède, dit-on, une collection... ambulante et renouve-
able de peintures modernes en Hollande, n’écrit pas
toujours des articles désintéressés. Sa principale distrac
tion consiste à informer les amateurs hollandais de la mort
“périodique” du cubisme. Cette marchandise n’a pas
encore cours dans son pays. Il sait dépeindre, avec pres
que autant de lyrisme que son maître Vauxcelles l’agonie
de Picasso, l’affaiblissement progressif de Braque, la
détresse de Léger, et ma propre misère. « Après Mon
sieur Ingres, il y a Monsieur Lhote » écrit ce spirituel
peintre-commerçant, doublé d’un bon petit camarade.
Car comparer un peintre à Monsieur Ingres, peintre qu’il