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ANDRÉ LHOTE
rejette « pour raisons de pauvreté » (?), c’est, dans l’esprit
de M. Kickert, le ridiculiser à jamais. Son article est à
lire entièrement. Quelque peine qu'ils prennent à cet ex
ercice, les amateurs de « sous-peinture » comme dit M.
Kickert seront récompensés de leur effort. D'ailleurs je
ne peux faire mieux, pour mettre le lecteur en appétit,
que de recopier ici la phrase claire et profonde qui ter
mine cet article: «C'est avec cette palette que nous pou
vons exprimer tout ce que nous voulons, tout en ne pou
vant jamais exprimer ce que nous voudrions... »
* *
Dans un feuilleton de l’Ère Nouvelle que m’envoie
impitoyablement le Lynx, M. Vauxcelles, qui s'y connaît
en nommes, prétend que je n'écris que pour parler de moi.
Si proclamer le talent, au cours d'articles mensuels, de
Picasso, de Braque, de Derain, de Maria Blanchard
(le plus grand peintre méconnu de notre époque) ; de
Lipchitz, de de la Fresnaye, de Delaunay, de Gfeizes, de
Gondoin, etc. est faire œuvre égoïste, je souhaite que les
petits amis peintres de M. Vauxcelles donnent libre cours
à leur astuce et à leur perfidie d'une façon aussi honora
ble pour les artistes précités. M. Vauxcelles prête à
« son ami » Valloton (qu'il ridiculisait il y a un an à
peine) des propos aigres-doux à mon endroit. J'étais
jusqu'ici habitué à voir Monsieur Valloton plus aimable.
Mais pour plaire aux personnes les plus sympathiques,
devrais-je cesser de confesser mes préférences?
André LHOTE.