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W. MAYR
où l’on range les genres définis, les écoles, en admettant quelques pré
curseurs et épigones. Il en résulte une élimination de charmants auteurs,
regrettable assurément, mais indispensable à l’exposition méthodique
aussi bien qu’au soulagement de la mémoire.
Cet oubli — volontaire, n'en doutez pas, puisque Brunetière est
un érudit — est donc commandé par les nécessités de l'enseignement
d'abord, puis par l’esprit de systématisation, père de la connaissance.
Or, Brunetière l'avait à un degré éminent, et la joignait à une dialecte
d’avocat. Il croyait pouvoir cataloguer toute l’histoire littéraire sui
vant la loi de l’évolution des genres ou des espèces des êtres vivants,
subissant en cela l’influence des sciences naturelles dont il avait pour
tant maudit l’hégémonie dans son siècle. Les noms cités par M.
Vandérem n’entrent pas dans le système inventé par Brunetière, ce qui
ne signifie point qu'ils n’existent pas. Ils dérangent l’ordonnance du
jardin dessiné par le maître de conférences en Sorbonne. Alors, il
les rejette hors cadres, mais ne les supprime pas pour autant.
Telles sont les réflexions que m’avaient inspirées les critiques de
M. Vandérem, quand j’ai eu l’idée de prendre le manuel incriminé et
d'en lire l’avertissement. Brunetière y annonce précisément son intention
de ne décrire que les «Epoques littéraires», et de suivre «L’influence des
œuvres sur les œuvres ». Ce but le conduit naturellement à exclure de
son exposé Saint-Simon et Mme de Sévigné, et à plus forte raison les
auteurs que M. Vandérem se plaint de voir omis. Dominique, par exem
ple, ce roman psychologique, a-t-il exercé une influence sur la génération
de Fromentin? Brunetière le niait puisqu'il l’écartait de son système.
Ainsi, il laissait flotter sur les grands courants littéraires ce qu'il appe
lait un jour, par une métaphore dédaigneuse, les feuilles mortes.
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Au cours de son réquisitoire ( qui pousse des pointes dans plu
sieurs directions), M. Vandérem se gausse de l’incertitude qui règne
dans les manuels quant à la seconde partie du XIX* siècle, de l’incom
pétence des critiques professionnels, de leurs « gaffes », de leurs « négli