Volltext: 5(1923), Mai-Juin. = Nr. 32 (32)

LUCIEN FABRE 
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Nuitô, il réintègre sa forme primitive. Il redevient ce qu’il était avant 
son amour. » Histoire d'amour écrite par une plume d’acier qui aurait 
laissé au papier les qualités de sa forme et de sa matière, la précision 
de son tranchant, la fraîcheur de sa lame. Sa vie n’y est plus déroulée 
en tirades filandreuses, elle est saisie d'un bloc comme le marbre et 
taillée en facettes où se réfléchissent tous ses aspects ; facettes qui se 
suivent, se juxtaposent, voisinent et invitent de l’une à l’autre. Le 
travail fini, les faces sont si nombreuses que le polyèdre demeurant 
infiniment et multiplement aigu est arrivé à cette limite tangible où 
l'ennéèdre devient une sphère. Une sphère peinte. Considérez la sous 
tel angle qu'il vous plaira, vous en déduirez l’originalité, la figure 
particulière, la base de construction et de génération logique. Mais 
vous apparaîtra toujours la continuité, la solidité, la perfection. Entre 
prenez un chemin quelconque vous arriverez à boucler toujours votre 
circuit, il n’y a pas d'hiatus ni de solution de continuité. Et lorsque 
vous croyez achever le livre sur la dernière aventure d’un Osiris dont 
vous regrettiez qu’il fût un Boubouroche et c’est-à-dire le seul carac 
tère non original du livre, vous entendez cet homme vous dire tout d'un 
coup : « Si j’étais un Stopwell ou un Mahieddine, je garderais encore 
des ânes en Egypte. » Voilà. Et il ajoutera plus tard : j’accepte du 
front serein ce que je ne peux éviter. Je suis impitoyable pour un tel en 
raison de telle chose parce que « ça, je peux éviter » Voilà terriblement 
défini celui que nous avions pris pour un vulgaire cocu. Comme nous 
comprenons maintenant que Jacques ait décidé « sur cette phrase, 
coûte que coûte, de se bâtir le caractère, de chausser du plomb, de 
prendre un uniforme. «Je flotte dans moi-même, pensait-il, et Ça,je peux 
éviter, le reste à la grâce de dieu. » Et c'est encore, sous une nouvelle 
forme, le Grand Ecart, la plongée subite dans le réel. Et cet Osiris, 
quel autre bonhomme que Boubouroche, quelle autre allure 1 Quelle 
envie il nous donne par cette simple phrase de crier : « Mais nous ne le 
connaissions pas 1 mais il faut voir comment il est fait I » de retourner la 
boule sphérique en tous les sens, de relire le livre pour l’y surpren 
dre. Et de constater en effet qu’il était jaloux, dupe et faible dans les 
choses de l’amour, mais qu’il avait le sens de la fatalité, du réel, et une 
certaine intuition que l’amour n’est qu’une sorte de mirage, une faiblesse 
qui n’a rien à voir avec les choses autrement vivantes de la matière, du 
chiffre et de la poésie. 
0 
On a parlé à propos de ce livre de feu d’artifice, de féerie, de 
cabrioles et de mousse de Champagne. J'avoue n’y rien voir de tout 
mmm 
T"!*
	        
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