Volltext: 5(1923), Mai-Juin. = Nr. 32 (32)

Marcel SAUVAGE. 
MARCEL SAUYACE 
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LOUIS DELLUC : Drames de Cinéma (Aux Editions du Monde 
Nouveau). 
Voici les marches déjà gravies ' La fête espagnole, 217 d-Le silence, M9 + 
Fièvre 427 d“ La femme de nulle part, 321. Au-dessus, l’œuvre définitive, très haute, 
à laquelle doit atteindre le plus curieux, le plus hardi, le plus sûr, sinon le premier 
de nos metteurs en scène- 
Scénarios, romans brefs, hachés menu pour la bonne digestion des yeux. 
Monsieur Delluc qui m’apparut un jour dans les bureaux de la revue Cinêa, 
grand, fort, l’œil vif et le teint rose, en bras de chemise, un cigare noir au coin 
des lèvres et sonnant du pas sur le parquet, sans souci des locataires du des 
sous, a le goût de la vie moderne, cette vie qui mène une ronde infernale autour 
du globe. 
Jeu des antithèses : cimes et bas fonds, or et fer, amours et désastres, fleurs et 
plaies, hier, aujourd’hui, demain. Logique du symbole qui va sa route entre 
la boue de la terre et le bleu du ciel. Piqûres successives, art des détails, — tout 
le pittoresque vivant de fièvre, — souffle de l’homme, halètement, art du rythme, — 
le Silence... Et, cependant, le coup de pouce a la réalité, un adroit coup de pouce 
qui déforme, qui accentue, qui précise, parce que M. Louis Delluc, trait d'union 
entre les milieux littéraires et cinégraphiques, use d’un romantisme qu'il a soigneu 
sement purgé... 
« Le drame passe comme un express qui se hâte vers le déraillement final *, écrit 
Jean Cocteau dans La Gazette ded 7 arts. Décidément, le romancier du Train sans 
yeux déroule un film plus vite qu’une bande de mitrailleuse. Chaque image 
rebondit sur l’écran, vous touche, éclate, vous pénètre, — celle-là au front, celle-ci 
au cœur. Plus souvent peut-être à la tête qu’à la poitrine. 
En effet, Louis Delluc, technicien du drame de cinéma, a le secret de l’image 
psychologique, c’est là, je crois, son mérite premier et nouveau. Nul comme lui ne 
sait animer l'idée abstraite, mêler le songe au naturel, faire vivre et mourir le pré 
sent dans le tragique quotidien, 
On ne lira pas sans un intérêt tout spécial ces découpages, phrases où apparaît 
une forme nouvelle d’art et d'écriture, disciplinée, sans a parte ni dentelles, utilisée 
déjà, en poésie par Biaise Cendrars, au théâtre par Jean Cocteau... Mais il est 
bien difficile de séparer dans la pensée le scénario lu de sa réalisation blanche et 
noire, c'est pourquoi, sans doute, la lumière centrale de ce petit livre m'apparaît 
être ici le beau visage, net et si parlant, de Madame Eve Francis, interprète.
	        
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