Volltext: 5(1923), Mars-Avril = Nr. 31 (31)

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56 JACQUES POREL 
gard du fils excuse aussi dans une certaine mesure cette facilité à s'aban 
donner à lui-même, à ne suivre que ses pires instincts. Les rapports 
entre le père et le fils sont dessinés avec un sens exact des nuances 
psychologiques. 
Le héros est tendre et cruel comme la jeunesse aux prises avec la 
vie. J'aimerais à citer les phrases où Radiguet a fixé cette tendresse 
unie à cette cruauté. 
Le jeune amant et sa maîtresse voudraient fuir, être librement l'un à 
l'autre. Ils découvrent dans leur poignante impuissance qu'ils ne sont 
encore que des enfants. 
Nous pleurons ensemble de n’être que des enfants, disposant de peu. Enlever Marthe 1 
Comme elle n'appartient à personne qu’à moi, ce serait me l’enlever puisqu’on nous séparerait. 
Ils doivent donc continuer à vivre dans une atmosphère dangereuse 
de mensonge et d'indiscrétion. Les gens parlent de leur liaison, les 
évitent, ne répondent plus à leur salut. Mais, gens de province, il les 
guettent à travers la minceur des cloisons. Enfin, Marthe est enceinte. 
L’auteur a très bien rendu, avec des moyens simples mais infail 
libles, la chute progressive de cette idylle qui va finir dans le drame. 
Marthe meurt après avoir mis au monde l'enfant à qui elle a donné 
le prénom de son amant. 
Marthe ! Ma jalousie la suivant jusque dans la tombe, je souhaitais qu’il n’y eût rien, après 
la mort. Ainsi, est-il insupportable que la personne que nous aimons se trouve en nombreuse 
compagnie dans une fête où nous ne sommes pas. Mon cœur était à l'âge où l’on ne pense 
pas encore à l’avenir. Oui, c'e6t bien le néant que je désirais pour Marthe, plutôt qu'un 
monde nouveau, où la rejoindre un jour. 
La scène sur laquelle s'achève le roman est cynique, silencieuse, 
forte. Le mari, qui ignore la trahison de sa femme, vient après sa mort, 
voir le père du jeune homme. 
Il insiste sur ses propres devoirs de père. 
Ma femme est morte en l’appelant. Pauvre petit ! N’est-ce pas ma seule raison de vivre. 
Et, tout près de là, le vrai père, cet amant, cet enfant qui écoute 
encore aux portes en retenant son souffle dans l’obscurité, surprend ses 
paroles. 
En vojrant ce veuf si digne et dominant son désespoir, je compris que l’ordre à la longue, 
se met de lui-même autour des choses. Ne venais-je pas d’apprendre que Marthe était morte 
en m’appelant, et que mon fils aurait une existence raisonnable.
	        
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