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PER VARESE
perfide à la séparation qui nous menace : la jeunesse des arbres tra
vaille à de mystérieuses déhiscences; fatalité du vent, les reflets des
nuages prennent un sens inverse au courant du fleuve; aux carrefours,
les avenues se contredisent; les jours empiétant sur la durée des nuits
se délient du serment de leur parallèle.
Soudain, le mal de l’adieu nous courbe sur nous-mêmes. Le sou
venir d’Agnès trace un graphique tendre, sans défaillances. Je fais
un bouquet d’une robe bleue à paillettes, d’un vieux refrain et de
ces lumières creuses qui, dans le fond des voitures, monnayaient nos
visages mêlés.
(( — Quarante HP, madame, quarante chevaux rapides, il ne m’en
faut pas moins pour m’arracher... » je plaisante. Aurais-je perdu tout
courage? Comment va-t-on se séparer? Subitement, je ne sais plus.
Ce départ horizontal me semble absurde. Le vent, l’obsession des
insectes, la vaine grenaille des dimanches se mêlent à notre adieu. Les
montres marquent six heures du soir, mais cette heure nous trompe. Il
est toujours midi lorsqu’on se quitte.
J’ai compté dix-huit arbres et combien de couples? Sur ce parcours,
ma pensée se retourne, fait le grand écart, atteint Agnès, une fois encore.
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On ne pourra jamais savoir où finit une ville. Des théories d’ormeaux
accourent, qu’on a l’air de vouloir accueillir et que toujours on laisse
passer. Avec le bourdonnement de quarante chevaux en marche, ma
suffisance, calme et refermée sur elle-même, finira bientôt par se con
fondre. Après tout, la route est-elle moins douce que ces complaisances
par lesquelles s’est accomplie, un jour, la conquête d’Agnès? J’imagine
sa volonté liée aux caprices de mon volant. Ma confiance en elle
s’accélère jusqu’à la certitude.
Avec une recherche de photographe, la vitesse forme, groupe, dis