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DÉTOURS
joie pour l’amour, comme au temps du pain quotidien pour les opérettes
du Jeudi. Départ; mais après une nuit de fête, avec le mépris des
rues, où le bonheur tremble en lettres de lumière, c’est la fuite vers
le square; des fusains empêchent toujours l’hiver de partir, et parmi la
tristesse des promeneurs, la chair n’a d’autre volupté que celle de ne
plus savoir si elle a froid du brouillard ou chaud d’un col de loutre;
les autres valent ces poupées que les marins pétrissent quand les hamacs
sont par trop solitaires.
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Secours de la fable antique; aux devantures, les miroirs deviennent
d’attendrissants ruisseaux; mais de l’autobus les gestes sont des fleurs
sur une tombe, ma tombe; et je n’ai à ma disposition que deux fois
cinq pétales ; les murs derrière mes talons se ferment en sépulcre ;
je ne sais plus que l’effroi de Narcisse, son effroi lorsque sa bouche,
proche de l’autre bouche jusqu’à s’y confondre, perçoit l’ironie d’une
fuite au milieu des rires. Si la réalité ne paraît plus irréfutable, il faut
multiplier les hypothèses. Ne croit-on point, à la faveur du maquillage
et des transformations, que Frégoli n’est pas un homme, mais dix,
vingt hommes venus chacun son heure, d’un monde étrange, très loin
derrière les coulisses. Or certain orgueil accuse de futilité ces détours.
Je voudrais déchirer les costumes faussement précis, de la même
inutilité que les maillots de coton rose aux jambes des danseuses sur
les tréteaux des foires.
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Avant de regagner leur pays, les Américaines boivent pour toute
leur existence; à cinq heures du matin on espère la révélation des
secrets essentiels. L’une vise des buts précaires avec des allumettes
enflammées; l’autre danse nue, vide tous les verres, gifle, trépigne, jure.