AMÉNITÉS
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AMÉNITÉS
Nous recevons de M. Conrad Kickert la lettre qu’on lira plus loin.
Nous la publions d'autant plus volontiers qu'elle est de celles qui ne
portent tort qu'à leur auteur. Notre collaborateur André Lhote repro
chait à M. Kickert de desservir certains de ses camarades à l'étranger,
M. Kickert proteste. Nous nous voyons donc forcés de publier en même
temps que sa lettre un passage de l'article incriminé.
«-
* a
Fragment d’article de M. Conrad Kickert, paru dans le “De Atns-
lerdaninier "le 17 décembre 1921.
<< Monsieur Lhote — après Monsieur Ingres vient Monsieur Lhote — reste une curiosité
parmi les Parisiens : il est étonnant de voir un théoricien avoir un si grand nombre de disciples.
Il est tout sauf un peintre-né; c’est le type de l’instituteur. Comme professeur, si l'on en croit
ses élèves, il doit être excellent. Il est également extraordinaire de voir comment les théoriciens
parmi les peintres tournent avec le vent. Picasso renonce au cubisme intégral et revient à Ingres,
un Ingres aux modelés édulcorés. Lhote change de même....
.. Et de même les cubistes Léger, Gleizes sont à demi revenus du cubisme et par consé
quent, quant au caractère, entièrement perdus.
... le Salon d’Automne affirme la décadence de la peinture d’avant la guerre. »
*
a »
Lettre de Monsieur Conrad Kickert :
Monsieur le Directeur,
Voulez-vous me permettre de répondre à l’article de Monsieur André Lhote, me visant.
A : Monsieur Lhote écrit qu’un “ on dit ” certifie que je possède une collection...ambulante
et renouvelable.
Je ne possède plus ma collection depuis deux ans parce que... j’en ai fait don au Musée
Municipal de la Haye !
“ Ambulante”, elle le fut en 1915 quand je l ai fait venir de Paris avec quantité d’autres
tableaux modernes — à mes frais, à mes risques et périls — en pleine guerre sous-marine —
pour organiser plusieurs expositions d’art français en Hollande — combattant ainsi la propa
gande “ artistique ” (?) allemande. “ Renouvelable ” : je n’ai jamais vendu un seul tableau de
ma collection !
B; Monsieur Lhote affirme que je n’écris “pas toujours des articles désintéressés”
Médisance bien facile à réfuter, puisque — comme je l’ai dit plus haut — ma collection
ne m’appartient plus !
C : Je dis un “ peintre-commerçant ” ? Laissez-moi rire Monsieur Lhote, vous qui tous les