MAGNÉTIQUES
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cends un escalier monumental avec des livres de
prix. Je ne revois de l’école que certaines collections
de cahiers. Les Scènes pittoresques avec ce chiffonnier
si rare, les grandes Villes du Monde (j’aimais Paris).
J’ai craint la fraîcheur des parloirs et l’entrée de
l’homme qui vient relever les absences. Les récréa
tions pour jouer à la balle au chasseur sont trop
loin. C’est à la manière de réciter La Jeune Captive
que je choisis mon premier ami. Nous broyons des
pastilles de menthe douces comme les premières
lâchetés. La cour est réunie aux impératifs caté
goriques du maître d’études. Les pupitres naviguent
trois-mâts sur le zéro de conduite avec l’étonnante
poussière des vasistas qu’on trouvera moyen de
fermer. Je fais ce que je peux pour que mes parents
aient du monde le soir. J’admire beaucoup la canne
de ce monsieur; ce sont les premières nouvelles que
j’ai reçues d’Ethiopie. Son neveu s’offrait à m’en
voyer des tortues de là-bas : c’est, je crois bien, la
plus belle promesse qu’on m’ait faite, et j’attends
aussi toujours ces fleurs de Nice, gravure d’un
calendrier. Voici que les prières se replient; je com
mence à croire à des robes plus bleues devant le lit
au dessus de dentelle, ouvrage de ma mère. On se
prend à espérer d’autres proportions que celles des
tableaux souverainement tristes des conversations
des parents. Je crois avoir été très bien élevé. A un
âge plus heureux, on ne m’aurait pas fait entrer pour