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d'abominables ronces qui m’ont déchiré les doigts et d’orties
malfaisantes qui tentent d’étouffer la belle pensée à laquelle
je m’attache. Le soleil les a fait éclore dans une foultitude
de bulletins et de feuilles, 391, Cannibale, Anthologie
Dada, où j’ai lu trop d’incompréhensibles phrases.
Francis Picabia a publié plusieurs livres : 52 Miroirs,
Poèmes de la fille née sans mère, Unique Eunuque, Pen
sées sans langage, Poésies Ron-Ron, Râtelier platonique,
Lé Athlète des Pompe s-Funèbre s et paraissant actuellement
une étude philosophique qui, sous le nom de Jésus-Christ
Rastaquouère, rompt évidemment avec la tradition pion-
nesque des cours de Bergson et de l’abbé Sorbon. Je
prends le second et dans ces poèmes qui n’ont pas plus la
forme normale de la prose que de la poésie, je lis d’étranges
choses :
Ma maladie squelette de souvenirs
se dresse à coup sûr en ennemi insupportable
où le singe fait des raisonnements subtils
mentalement.
Je cite en entier ces poèmes dont la pénétration délicate
fait songer à l’infini de la douleur humaine :
LABYRINTHE
La volonté attend sans cesse
un désir sans trouver.
Le cran d'arrêt passionne Vabsence
de gaudriole.
Une cicatrice vers la nuit