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rattrapé par un agent qui dans sa précipitation perd son képi, son
manteau et son bâton blanc. L’intestin remonte. Glouglou attache
l’autre enfant et veut le descendre. Les pompiers sont arrivés et les
lances fonctionnent. Il laisse glisser l’enfant qui est happé par le jet
d’une lance et oscille dans le jet d’eau à la façon des œufs dans les tirs
forains. Il faut qu’un autre pompier grimpe à la lance, et mettant la
main sur l’orifice arrête le jet d’eau pour que l’enfant arrive sur le
sol. Glouglou saisit à son tour l’intestin, mais comme il est lourd, il
descend brusquement de plusieurs mètres et se balance verticalement.
Puis à mi-chemin du sol, l’intestin se rompt entre ses deux bras
tendus. Il reste suspendu par une main, ayant dans l’autre le reste de
l’intestin. D’en bas on tire sur l’intestin et le corps de Glouglou se
fend en deux, Une partie tombe à terre pendant que l’autre reste
suspendue à l’intestin. A l’aide d’un sécateur semblable à ceux dont
se servent les jardiniers pour, étant à terre, couper les hautes
branches d’un arbre, un pompier coupe l’intestin, pendant que
l’autre saisit la moitié du corps de Glouglou, comme les bouchers
décrochent un quartier de viande. On réunit les deux parties et on
les fixe ensemble à l’aide de clous gigantesques qui dépassent de
l’autre côté de son corps Glouglou qui vient de revenir à lui les
coupe avec son canif. Puis il arrache les clous qu’il casse et suce
comme de la gomme. Il s’en va accompagné des deux enfants qu’il
ramène à leurs parents. Joie des parents. Sourire de Glouglou. On lui
offre de choisir sa récompense. Il veut une auto. L’ayant, il va
trouver Pulchérie, l’embrasse et l’emmène.
Benjamin Péret.