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M. PHILIPPE SOUPAULT ÉCKIT
A la suite d'une note parue dans notre dernier numéro. M. Philippe Soupault
nous prie d'insérer la lettre suivante, en réponse à M. Jacques Baron :
Mon cher Ami,
Paris, 20 août 1922.
Je déteste les odeurs de cuisine et le bruit des casseroles me donne mal au cœur.
Quand j’ai envie de vomir il m’est impossible de sourire. Et je ne sais ce qui me
retient. Probablement la crainte de me salir.
Quand à votre tour, écœuré par les odeurs d’eau de vaisselle que remue avec
tant de grâce (je vous l’accorde) votre ami Francis, vous oublierez de sourire, vous
aimerez peut-être un peu Westwego qui n’a pour seul mérite que d’être un poème
sans sauce et sans moutarde.
Je ne suis malheureusement pas ambitieux. La « gloire » m’ennuie et si je lis
les coupures de journaux (dont votre ami déjà nommé possède une jolie collection)
avec quelque plaisir c’est que j’aime les belles injures et les colères des imbéciles.
Tranquillisez-vous. Je ne serai jamais ni ministre, ni trappeur, ni peintre, ni
mineur, ni grand poète, ni épicier, ni cubain, ni artiste, ni érudit, mais j’espère
peut-être un jour votre ami.
Philippe Soupault.
Petit commentaire pour personnes usagées. — Ce que j’ai dit de Westwego, mon
cher Soupault, n’était pas pour déchaîner un tel torrent d’encre. Il me semble utile
pourtant de vous répéter que la confiance que vous pouviez prétendre inspirer aux
gens dans un temps semble aujourd’hui n’être plus la même.
Quant à Westwego je n’en ai jamais parlé ni de Picabia non plus.
J. B.
« RETOUR D’ANGE » par Jean COCTEAU
Le plongeur remonte. Des perles? Non. Des œufs ? Non. Des ellipsoïdes ? A
peine. Il lui manque une dent. 11 souffle une bulle. Non : un mot. Lequel ? Celui-là.
Pourquoi ?
— Merci.