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chaque œil fermé est un empire éteint,
le ciel est un cierge.
les vases se posent sur les yeux.
celui qui éveille son âme les yeux lui tombent les lèvres lui tombent, aux
soleils les plumes tombent.
des œufs en flammes tournent dans les têtes en flammes,
le soleil est un poing en flamme.
celui qui éveille son âme fait grandir les empires du silence.il repose comme
le ciel sur la voix de la mort.
les décombres du vide emplissent les vases rêveurs,
le tombeau des yeux grandit jusqu’au ciel.
les voix des vases rompent le silence, le deuil le deuil et le deuil, le deuil
le deuil et ce qui peut encore remplir les souliers et ce qui peut
encore faire grandir les talons.
aux années poussent des yeux, aux années poussent des lèvres, aux années
poussent des souliers aux talons de plumes,
des feuilles en flammes chantent sur les lèvres.
les lèvres embrassent la feuille du ciel dans le tombeau des flammes dans
la gueule du silence.
le poids du deuil glisse en grande hâte des lèvres,
le ciel est un poing,
le ciel est une voix.