Volltext: 4(1922), juin-juillet = Nr. 27 (27)

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PIERRE REVERDY 
moderne que ses moyens de fortune lui permettent d’habiter — pas 
plus qu’aucun détail scandaleux et soigneusement caché n’était capable 
de venir ternir sa réputation soigneusement échafaudée. 
Voilà tout ce qui eût frappé sans merci un observateur doué de 
profondeur et de perspicacité mais pas vous, sans doute, ni moi qui 
n’ai jamais rien déchiffré de tel sur aucun visage vivant ou mort et 
encore moins sur celui de cet intéressant personnage épisodique. 
Quoi qu’il en soit, gêné par cet inquiétant regard et aussi par le 
soleil dont l’intention bien évidente était de lui crever l’œil droit de 
ses rayons obliques, il quitta précipitamment la place et s’engouffra 
dans la rue Réaumur où il faisait nuit noire. 
Deuxième partie 
LE MARCHAND D’ÉTOILES 
Le soleil a fini d’inonder de sa pomme d’arrosoir superbe le monde 
saturé de rayons. La nuit danse au pied des monuments publics. 
Prends garde, lecteur. C’est ici que se dégage l’anecdote palpitante, 
lumineuse et vraie qui conférera tout son intérêt à ce récit. 
Tout à coup apparaît aux yeux à peine ouverts du conteur une 
petite voiture attelée d’un âne encore plus petit. Tout indique que cet 
équipage est en route pour les pays lointains : la faiblesse et la lenteur 
de T âne, la précarité de l’équilibre du véhicule plusieurs fois trop grand 
pour l’animal. Celui-ci est tellement fatigué que ses oreilles tremblent. 
Il tire péniblement derrière lui tout le brouillard placé dans l’infini 
comme une boule d’ouate dans l’oreille du poète aveugle et sourd
	        
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