Volltext: 4(1922), février = Nr. 25 (25)

SYÉA 
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SVÉA 
Dans chaque lettre, Marthe me demandait d’aller chez elle. Son 
insistance me rappellait celle d’une de mes tantes, fort dévote, me repro 
chant de ne jamais aller sur la tombe de ma grand-mère. Je n’ai pas 
l’instinct du pèlerinage. Ces devoirs ennuyeux localisent la mort, l’amour. 
Ne peut-on penser à une morte, ou à sa maîtresse absente, ailleurs qu’en 
un cimetière, ou dans certaine chambre. Je n’essayais pas de l’expliquer 
à Marthe, et lui écrivais me rendre chez elle, de même qu’à ma tante je 
racontais avoir été au cimetière. Pourtant, un jour j’allai chez Marthe. 
Voici dans quelles circonstances. 
J’avais rencontré sur le réseau cette jeune fille suédoise à laquelle 
ses correspondants défendaient de revoir Marthe. Mon oisiveté me fit 
prendre goût aux enfantillages de cette petite personne. Et cherchant 
un moyen de la revoir, ailleurs qu’en wagon, je lui proposai de venir 
goûter à Champigny, en cachette, le lendemain. Je lui tus l’absence de 
Marthe, pour qu’elle ne s’effarouchât pas, et ajoutai même combien elle 
serait heureuse de la revoir. J’affirme que je ne savais au juste ce que je 
comptais faire. J’agissais comme ces enfants qui, liant connaissance, 
cherchent à s’étonner entre eux, racontent ce que les parents leur per
	        
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