Volltext: 3(1921), décembre = No. 6 (6)

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— C’est très fâcheux... eh bien, essayez de la mort-aux- 
rats. 
— Ah ! ouat... 
— Ouat? 
— J’ai presque honte de le dire, mais Monsieur ne sait 
peut-être pas que la bonne mort-aux~rats venait d'Allemagne! 
Us sont forts sur les poisons; dame, des gens qui ne pensent 
qu’au mal! Ainsi ça fait que depuis Y amnistiée... 
— Au diable!... prenez un chat! 
Dominique Dalibert, irrité par ces petites misères domes 
tiques, avait dit « prenez un chat! » Momentanément au-des 
sous du castor, il n’avait pas pensé cette phrase avant de l’ar 
ticuler. Et maintenant il s’épouvantait de l’entendre, comme 
en écho. Une rougeur passagère colora la face de craie bar 
bouillée. Un frisson courut sous la redingote. 
Les petits grains de cassis roulèrent sur eux-mêmes. C’est 
que Dominique Dalibert lisait clairement dans les yeux de la 
servante, excédante mais si dévouée ! si intimement attachée à 
son maître, qu’elle aussi était émue. 
— Monsieur a dit... un chat?... J’ai bien compris que Mon 
sieur me commande de me procurer un chat?... 
— Eh! oui, un chat... pas un serpent à sonnettes, corne de 
cerf!... 
Cette fausse colère ne trompa point Phrosine. La malice 
inscrite dans ses yeux et sur ses lèvres pouvait se traduire par : 
<( Oui, plaisante! tiens des propos bien farces, mon pauvre 
bonhomme de maître!... Tu ne parviendras pas à dissimuler 
à ta servante, si vieille bête qu’elle soit, que tu es bouleversé 
jusqu'au fond de l’âme. Et ça se comprend. Qui sait si la 
Providence ne nous a pas envoyé les souris pour que tu aies 
le désir d’un chat?... Tu as peur, à cause que la science te
	        
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