Volltext: 3(1921), décembre = No. 6 (6)

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d’un livre anglais. Et, à l’encontre des principes « dilatants » 
de mon philosophe, les auteurs n’ont pas craint d’y mettre 
des hommes et même des femmes, et tout planétaire, scien 
tifique et anticipateur, ce livre est un roman, un vrai roman 
et un fort beau livre. Reprendre une invasion martienne 
après Wells est à la portée de quiconque possède de l’ima 
gination et une culture suffisante. Mais la reprendre de cette 
façon, juste comme il faut pour ne point suivre le précédent, 
et faire autre chose qu’il n’a fait, et voir autrement qu’il ne 
vit, et aller plus loin qu’il n’est allé est remarquable. 
De suite perce ce souci — qui met à l’instant le lecteur en 
confiance — d’établir une situation fondée, plausible, sans 
une faiblesse, pour les développements à venir. La minutie 
de la documentation — certainement plus complète que la 
part incorporée au livre pour la conviction du spectateur — 
se fait jour à chaque paragraphe. Aucune discussion, aucune 
argutie n’est permise. Le nouvel espace ouvert à nos sens 
est complètement indépendant d’aujourd’hui. Décor, maté 
riaux et accessoires en sont rigoureusement fixés. La création 
est complète, universelle, et on y chercherait en vain la 
moindre négligence qui nous permit dans l’instant de retom 
ber sur nos pieds de 1921 en criant à la supercherie. Wells 
ne tarde pas à être égalé, qui « avait attribué à ses Martiens 
une anatomie de pieuvres ». Dès le premier chapitre, la soli 
dité du banc sur quoi vont se fonder et monter les plus 
curieuses conceptions nous est prouvée, vérifiée avec une 
clarté et un rationalisme de bon augure: « L’impression la 
« plus forte peut-être fut créée par la nouvelle que l’huma- 
« nité de Jupiter présente avec l’humanité de la Terre des 
« affinités aussi proches, même au point de vue de la consti- 
« tution physique. Des savants à idées préconçues s’éton- 
« nèrent; mais l’explication fut bientôt donnée, — par les 
« Joviens eux-mêmes dont la sagesse s’avéra dès l’abord 
« très supérieure à la nôtre. La parenté des planètes, toutes 
« également issues du soleil primitif, ou plutôt de la Nébu- 
« leuse originaire, implique l’analogie d’évolution à leur sur- 
« face des germes vitaux (ou cosmozoaires) identiques, ap-
	        
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