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« Mi Steloû-oûm! charme les serpents! Fais les boas
« apprivoisés à l’entour de moi, l’endormir viendra!
« Ah! oui... L’en a des bottes de sept lieues l’Enfui pour
« revenir s’ tiédir le cœur froidi de la St’ aimée? »
Mais ce patois d’amoureux n’est pas à craindre, il unit
à son charme particulier les mêmes qualités de poésie qu’a
le style habituel de Crommelynck, il se fond en lui et arrive
tout naturellement, sans aucun côté factice dont on puisse
médire.
On peut enfin se croire en présence d’une œuvre qui ne
saurait vieillir, d’une suite de chefs-d’œuvre qui feront
époque dans l’histoire du théâtre et qui marqueront défini
tivement l’abandon du théâtre d’idées, qui nous fait bâiller
de plus en plus, qui ne nous intéresse pas, qui ne nous
apprend rien, pour un retour au théâtre de sentiments; des
sentiments tout simplement humains qui nous émeuvent,
qui nous donnent une plus forte, une plus complète com
préhension de notre souffrance.
Georges PILLE MENT.