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J£AN PAU LH AN. —Jacob Cotiû, te Pirate, (Au
Sans-Pareil, Paris.)
Brèves notes touchant la faillite du mot, l’inanité de l’image et
l’artifice terminal du langage. L’idée et son signe sont-ils fonciè
rement en accord réversible ou celui-ci n’a-t-il plus que sa valeur
seconde qu’il s’agit avant tout de dépouiller si l’on ne veut trahir
celle-là? Ces curieuses dissections du langage groupées autour
d’une expérience de magie d’un nom tabou, sont traitées en une
forme ramassée où court la vivacité de concept de l’auteur. Sans
doute est-ce là un tirage avant la lettre de quelques observations
distraites d’un essai de sémantique que Jean Paulhan compte
publier enfin.
TRISTAN KLINGSOR. — Humoresques. (Le
"Hérisson**, Malfère, Ed., Amiens.)
Une fantaisie haute et claire, une philosophie directe, près de
quoi le burlesque et la raillerie sont lourdauds piétinants, Lafor
gue et James incomplets et inégaux. Le vers est joli sans tortures,
la strophe alerte sans moquerie. Chaque petite pièce a sa bonne
image rondement coloriée, au trait franc mais souple, entre
malice et naïveté.
L’Envoi, le Bourgeois de Dreux et la Chanson de M. Benoist
tiennent sans doute, parmi tant de couplets alertes, le plus
d’adresse et de piquant.
R.=M. H.
FERNAND DIVOIRE. —Gabriel-Tristan Fran-
coni, ("Les Amis d*Edouard, Edit.)
C’est une leçon de tact et de délicatesse dans la piété que
cette plaquette donnera aux biographes souvent hâtifs et tapa
geurs de nos morts. On sent à l’émotion discrète qui nuance les
anecdotes rapportées là quel ami M. Fernand Divoire pleure et
quel écrivain nous avons perdu dans celui qui fut : Un Tel de
l’Armée Française.
M. R