Volltext: No 20 = 1923, Janvier (20)

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Intimités puériles et 
romanesques 
I 
Chambre d’hôtel 
Dès le matin des musiques militaires chantèrent et versèrent 
aux cœurs un goût d’héroïsme. 
Nous avons vu l’étang, les moulins et l’église. 
Voici le soir. Accoudons-nous à la fenêtre. 
Entends strider le cri des trains et rêver l’âme des banlieues. 
Les musiques des guinguettes chantent 
Le bel hasard qui nous fit rencontrer, 
Les grenadines sous les tonnelles 
Et l’amour d’Alissa dans le cœur des Lulus. 
Et chantent que le ciel est plus profond 
Dans le petit miroir qui reflète tes boucles 
Et qu’en notre amour banal qui s’est ému 
11 tient peut-être un dieu. 
Et dans vingt ans une vieille 
Poussera cette porte 
Et d un plumeau léger 
Effacera de la glace l’ambre de notre souvenir. 
II 
Voici venir la mauvaise saison. La saison dure où de petits 
cœurs roses d’Amours flottent aux vents. Une idylle aux lèvres 
violettes sous un auvent grelotte. Au coin désert d’un village, 
une veuve se penche sur un feu de sarments et baille dans le 
silence de la chambre. 
Ne demandons pas l’impossible, ne savions-nous pas que 
cela finirait ainsi, quelque grand soir ennuyé. Nous le savions, 
mais non pas que nos lèvres auraient un jour ce triste goût de 
chair. 
Quelle huile lisse redonnerait à nos corps la candeur des 
luttes amoureuses et des illusions ? Hélas, je me penche sur tes 
yeux et n’y vois briller nulle aurore nouvelle. — C’est, dit-elle, la 
fatalité. — C’est, lui dis-je, la mauvaise saison.
	        
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