Cockx sait diviser une surface et constituer avec un minimum
d’éléments un ensemble harmonieux et varié, parfaitement
équilibré.
Les trois reproductions de tapis qui accompagnent ces lignes
ne sauraient donner une idée, même incomplète, de la maîtrise à
laquelle l’artiste a atteint en ce genre. Sans doute y voit-on
comment il dessine, comment il répartit les valeurs, mais ce que la
photogravure ne saurait rendre, c’est l’aspect véritablement plane
de ces surfaces. Et c’est précisément là que réside la difficulté.
S’il peut sembler facile de marier agréablement des couleurs, c’est
tout autre chose que de les unir sur une surface aussi grande que
celle d’un tapis, sans nuire à ce qui constitue la qualité essen
tielle d’une surface: la planitude. Il est admis partout que l’orne
mentation doit répondre à la forme de l’objet orné, mais chaque
fois qu’il s’agit d’une surface plane, on se hâte d’oublier cet
axiome. C’est pour s’en être souvenu constamment que Cockx a
su réaliser une œuvre de tisserand, digne d’admiration.
Maurice VAN ESSCHE.