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Nature-morte
Sur le bout de la console,
comme un mouchoir oublié,
pauvre faux-col qui s’ennuie
las de sept jours de parade.
Bat de l’aile, pitoyable,
la cravate queue-de-paon
qui s’enroule auprès des pointes
et flotte au vent des croisées.
Les joint à la garde-robe,
la manche d’une chemise
qui fixe au plafond un œil,
bouton d’or à son poignet.
Herman FRENAY-CID
Poème de la Mi-Juillet
La chaleur me couvre comme un éteignoir et le mal de dents
m’ouvre la mâchoire sur un poème lent,
les murs près desquels je passe me haïssent
de tout ce soleil fauve dont ils me remplissent.
Pourtant il y a encore des gens qui dansent
dans les carrefours, et sur leur chaise d’autres s’essuient le cou
en buvant leur bock, leur âme dans les trombones.
Moi, je suis vite remonté à ma chambre
mettre mes pieds nus dans des sandales blanches.
Mes cheveux sont trop longs, trop de lune
dans cette chambre et derrière les rideaux le soleil sur la fenêtre,
et pourtant, quel silence, quelle fatigue,
et ce manque absolu de poésie,
hormis la contemplation de ma photographie.
Georges PILLEMENT