Full text: No 20 = 1923, Janvier (20)

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Nature-morte 
Sur le bout de la console, 
comme un mouchoir oublié, 
pauvre faux-col qui s’ennuie 
las de sept jours de parade. 
Bat de l’aile, pitoyable, 
la cravate queue-de-paon 
qui s’enroule auprès des pointes 
et flotte au vent des croisées. 
Les joint à la garde-robe, 
la manche d’une chemise 
qui fixe au plafond un œil, 
bouton d’or à son poignet. 
Herman FRENAY-CID 
Poème de la Mi-Juillet 
La chaleur me couvre comme un éteignoir et le mal de dents 
m’ouvre la mâchoire sur un poème lent, 
les murs près desquels je passe me haïssent 
de tout ce soleil fauve dont ils me remplissent. 
Pourtant il y a encore des gens qui dansent 
dans les carrefours, et sur leur chaise d’autres s’essuient le cou 
en buvant leur bock, leur âme dans les trombones. 
Moi, je suis vite remonté à ma chambre 
mettre mes pieds nus dans des sandales blanches. 
Mes cheveux sont trop longs, trop de lune 
dans cette chambre et derrière les rideaux le soleil sur la fenêtre, 
et pourtant, quel silence, quelle fatigue, 
et ce manque absolu de poésie, 
hormis la contemplation de ma photographie. 
Georges PILLEMENT
	        
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